L’image prise par la caméra WISPR (à gauche) correspondant exactement à celle du radar de Magellan (à droite) — © NASA / APL / NRL / Equipe Magellan / JPL / USGS

Bien qu’elle ait été conçue pour étudier le Soleil, la sonde Parker a réalisé une première en recueillant les premières images de la surface de Vénus en lumière visible lors de ses survols de la face nocturne de la planète en 2020 et 2021.

Les premières images de Vénus en lumière visible

Contrairement à la Lune ou Mars, l’atmosphère de Vénus est constituée d’une épaisse couche nuageuse masquant sa surface. C’est pourquoi il a fallu attendre les années 1990 et les relevés radar de la sonde Magellan de la NASA pour obtenir un aperçu global de sa géographie, plus tard complété par les données infrarouge de la sonde japonaise Akatsuki. Cependant, jusqu’à présent, les seuls clichés en lumière visible des reliefs vénusiens provenaient des atterrisseurs soviétiques Venera durant leur brève vie sur la planète dans les années 1970.

La situation a changé en juillet 2020 lorsque la sonde solaire Parker a effectué son troisième survol de Vénus. Cette manœuvre visait à utiliser la gravité de la planète pour rapprocher la sonde du Soleil plus que tout autre engin spatial, mais elle a également permis aux scientifiques d’en apprendre davantage sur Vénus grâce à l’instrument WISPR. Alors que son objectif initial était d’observer le sommet de ses nuages pour estimer leur vitesse, celui-ci a offert aux chercheurs un aperçu sans précédent de la surface de la planète.

Cette découverte fortuite était si excitante que la NASA a décidé de réessayer lors du quatrième passage de Parker, en février 2021, afin de prendre davantage d’images de la face nocturne de Vénus. « Sa température de surface moyenne, y compris la nuit, est d’environ 460 °C », détaille Brian Wood, auteur principal de la nouvelle étude, parue dans la revue Geophysical Research Letters. « C’est pourquoi Vénus apparait incandescente, comme un morceau de fer sortant d’une forge. »

Images de la face nocturne de Vénus, lors de son 4e survol par la sonde Parker — © NASA/APL/NRL

L’instrument a été capable d’observer la surface non seulement dans l’infrarouge proprement dit, mais aussi dans la même bande spectrale visible par l’œil humain. Et il s’est avéré que l’image composite produite correspondait exactement aux cartes de la région continentale Aphrodite Terra, du plateau Tellus Regio et de la plaine d’Aïno basées sur les données de Magellan, les zones plus froides et plus élevées apparaissant comme des taches sombres.

D’importantes implications pour les scientifiques

Si ces nouvelles images s’avèrent impressionnantes d’un point de vue technique, elles ont également une grande valeur pour les scientifiques. Comme les matériaux brillent dans l’infrarouge à des longueurs d’onde uniques, de tels clichés pourront être exploités dans le cadre de futures missions afin d’en apprendre davantage sur la géologie de la surface de Vénus, ainsi que son évolution.

« La sonde Parker continue de dépasser nos attentes, et nous sommes ravis que ces observations inédites prises lors de notre manœuvre d’assistance gravitationnelle puissent faire progresser la recherche sur Vénus de manière inattendue », a déclaré Nicola Fox, directrice de la division héliophysique de la NASA, dans un communiqué.

Les deux prochaines missions de l’Agence spatiale américaine à destination de la « jumelle de la Terre » devraient être lancées entre 2028 et 2030.

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1 Commentaire
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Vilain Rosette
Vilain Rosette
2 années

Ils savent envoyer des engins dans l’espace mais ne savent pas apporter de l’eau sur la terre aux malheurs !!!!