En scrutant les confins de l’Univers avec les puissants yeux infrarouge du télescope James-Webb, des chercheurs ont identifié des dizaines de supernovas, dont la plus lointaine jamais confirmée.
Supernovas précoces
Cette exceptionnelle moisson d’explosions stellaires précoces découle de l’analyse de deux clichés d’une minuscule parcelle de ciel, décrite comme « aussi large qu’un grain de riz tenu à bout de bras », pris par le puissant télescope de l’Agence spatiale américaine en 2022 et 2023.
Comme l’explique Christa DeCoursey, chercheuse à l’université de l’Arizona et auteure principale de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur arXiv, plus de 100 heures d’observation ont été nécessaires pour obtenir chacune de ces « images profondes » du cosmos.
Leur comparaison étroite, ainsi que l’utilisation de clichés de la même région pris précédemment par le télescope Hubble, a révélé 79 nouvelles supernovas, prenant la forme de points extrêmement lumineux visibles uniquement sur l’un d’entre eux. « Ces étoiles brillaient relativement faiblement avant d’exploser et de s’éteindre », explique DeCoursey.
Parmi ces évènements, plusieurs étaient de type Ia : lorsque des naines blanches siphonnant la matière d’astres compagnons atteignent des masses critiques, conduisant à des explosions cataclysmiques à la luminosité extrêmement uniforme, notamment utilisées pour mesurer précisément le taux d’expansion de l’Univers.
Un nouveau record
Si plusieurs des explosions stellaires détectées sont actuellement en lice pour le titre de supernova la plus lointaine jamais détectée, il s’avère que celle pour laquelle la distance a pu être formellement confirmée s’est produite alors que l’Univers n’était âgé que de 1,8 milliard d’années (il en a aujourd’hui 13 de plus).
Selon les chercheurs, ces supernovas précoces ont probablement créé et contribué à ensemencer le cosmos avec les éléments lourds détectés dans les étoiles actuelles à forte métallicité.
Plus tôt ce mois-ci, des scientifiques avaient annoncé la détection de grandes quantités de carbone à l’aube de l’Univers, suggérant des effondrements d’étoiles primitives moins énergétiques que prévu et une émergence de la vie potentiellement plus précoce.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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