James Webb
Combinaison d’une image de SN 1987A prise par le télescope spatial Hubble et de la source compacte d’argon (en bleu) identifiée par James-Webb — © Hubble Space Telescope WFPC-3 / James Webb Space Telescope NIRSpec / J. Larsson

Grâce aux puissants yeux infrarouges du télescope spatial James-Webb, des astronomes ont récemment pu établir la nature de l’objet né de l’explosion en supernova d’un astre proche : une étoile à neutrons.

La supernova 1987A

Lorsqu’une étoile explose en supernova, elle peut donner naissance à deux types d’objets célestes extrêmes : une étoile à neutrons, qui est un cadavre stellaire dense, ou un trou noir, possédant une attraction gravitationnelle écrasante lui permettant d’engloutir de grandes quantités de matière.

Intervenu le 23 février 1987 dans le Grand Nuage de Magellan, galaxie naine satellite de la Voie lactée située à 168 000 années-lumière de la Terre, l’évènement SN 1987A reste à ce jour la dernière supernova observée à l’oeil nu. Si d’excellentes conditions d’observation avaient permis de confirmer les mécanismes régissant ce phénomène, la nature de l’objet laissé derrière elle demeurait incertaine.

La poussière de l’explosion s’étant considérablement dissipée au cours des dernières décennies, Michael Barlow, de l’University College de Londres, et ses collègues ont utilisé l’instrument infrarouge sensible du télescope spatial James-Webb pour scruter ses vestiges.

Rémanent de SN 1987A observé en 2010 par l’instrument STIS du télescope spatial Hubble — © NASA / ESA / K. France (University of Colordo, Boulder) / and P. Challis and R. Kirshner (Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics)

Des motifs révélateurs

Alors que l’équipe recherchait initialement un éclaircissement au centre de la supernova, indiquant qu’une étoile à neutrons brûlante s’y cachait, elle a identifié des motifs caractéristiques d’émissions d’argon et de soufre ionisés, constituant une preuve beaucoup plus directe de la présence d’un tel astre, ne mesurant probablement pas plus d’une vingtaine de kilomètres de diamètre.

« C’est un heureux hasard », estiment les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science. « La seule source envisageable pour ce type de rayonnement était une étoile à neutrons. »

Selon Barlow, le voile de SN 1987A va continuer à se dissiper, ce qui permettra à nos meilleurs instruments d’obtenir un aperçu encore plus frappant de l’évènement dans les années à venir, et d’approfondir nos connaissances concernant les supernovas.

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SKUTNIK MICHEL
SKUTNIK MICHEL
1 mois

Il est vraiment captivant de voir comment la technologie moderne, en l’occurrence le télescope spatial James Webb, nous permet de percer les mystères de l’univers. Cette découverte de la nature de l’objet formé après l’explosion de la supernova 1987A, révélant qu’il s’agit d’une étoile à neutrons, est une avancée significative… Lire la suite »