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Les astronomes comprennent enfin pourquoi des super-tempêtes se forment sur Uranus et Neptune

Le méthane pourrait être lié à leur fréquence

Uranus
© NASA

Les tempêtes surpuissantes d’Uranus et Neptune intriguent les scientifiques depuis des décennies. Une nouvelle étude révèle que le méthane, un simple hydrocarbure, pourrait jouer un rôle fondamental dans le déclenchement de ces phénomènes météorologiques extrêmes sur ces deux géantes de glace. Cette découverte permet de mieux comprendre le comportement atmosphérique de ces planètes éloignées.

Le mystère des tempêtes imprévisibles

Uranus et Neptune, situées aux confins du Système solaire, sont souvent désignées comme des « géantes de glace » en raison de leur composition riche en eau et en éléments volatils. Malgré leur distance de la Terre, ces planètes suscitent depuis longtemps l’intérêt des astronomes. Cependant, en raison de leur éloignement, les informations disponibles sur ces deux mondes restent limitées. Les premières observations détaillées remontent aux années 1980, lorsque la sonde Voyager 2 a survolé ces planètes, révélant des détails fascinants, notamment l’existence de tempêtes colossales et éphémères.

Ces tempêtes, bien que rares, se forment à intervalles irréguliers, avec une intensité telle qu’elles sont visibles depuis la Terre à l’aide de puissants télescopes. Les chercheurs se demandent depuis longtemps pourquoi elles se déclenchent de manière si imprévisible, malgré la constance des conditions atmosphériques sur ces planètes. Habituellement, sur une planète, une tempête se forme lorsque la chaleur s’élève depuis l’intérieur chaud de la planète jusqu’à sa surface, où l’air chaud commence à se refroidir. Ce refroidissement provoque alors des turbulences qui, dans certaines circonstances, peuvent conduire à la formation de tempêtes. 

L’intérieur d’Uranus et Neptune reste constamment chaud, tandis que leur surface est glaciale. Ce contraste thermique devrait, en théorie, alimenter des tempêtes en permanence. Pourtant, les tempêtes sur Uranus et Neptune sont rares et imprévisibles. Ce paradoxe a conduit les scientifiques à chercher une explication supplémentaire. 

Le rôle clé du méthane

La réponse pourrait résider dans un élément inattendu : le méthane. Dans un article publié sur la base de données arXiv, une équipe d’astronomes propose que ce gaz, qui est le troisième composé le plus abondant dans l’atmosphère d’Uranus et de Neptune après l’hydrogène et l’hélium, pourrait être la clé qui explique l’apparition des tempêtes.

Habituellement, le méthane dans l’atmosphère de ces planètes reste sous forme de gaz. Cependant, sous certaines conditions, ce simple hydrocarbure pourrait modifier de manière significative la manière dont la chaleur est transportée à l’intérieur des planètes. Grâce à une modélisation complexe, les chercheurs ont montré que le méthane contribue à la formation d’une couche atmosphérique stable, susceptible de bloquer l’augmentation de la chaleur et d’empêcher la formation de tempêtes.

Dans les couches supérieures de l’atmosphère d’Uranus et Neptune, le méthane peut se condenser, formant des gouttelettes qui chutent vers des altitudes plus basses. Au fur et à mesure que ces gouttelettes se réchauffent, elles remontent, créant un cycle semblable à celui de l’eau sur Terre. Ce cycle complexe aboutit à la formation de couches stables dans l’atmosphère, capables de piéger la chaleur, ce qui empêche les tempêtes de se former régulièrement.

Neptune
— © Andrea Luck / Flickr

La dynamique des tempêtes sur Uranus et Neptune

Les chercheurs ont observé que ces couches stables se forment à différentes latitudes sur Uranus et Neptune. Sur Neptune, la couche de méthane est présente à toutes les latitudes, ce qui crée une barrière contre la formation des tempêtes. Cependant, sous certaines conditions, ce méthane peut s’échapper de la couche stable, permettant à la chaleur de remonter vers la surface et de provoquer la formation d’une tempête, avant que tout ne redevienne calme à nouveau. Ce mécanisme expliquerait pourquoi les tempêtes de Neptune, bien que rares, se produisent de manière imprévisible.

Sur Uranus, la situation est légèrement différente. Si le méthane crée des couches stables à l’équateur et aux latitudes moyennes, les pôles d’Uranus manquent de suffisamment de méthane pour former cette barrière. Par conséquent, la chaleur peut monter plus facilement à la surface, provoquant des tempêtes plus fréquentes et plus violentes aux pôles. 

De nombreuses questions restent en suspens au sujet des interactions complexes entre les différents gaz présents dans leur atmosphère et les processus qui les régissent. Les chercheurs devront poursuivre leurs investigations pour approfondir ces connaissances. Par ailleurs, de nouvelles lunes ont été découvertes autour d’Uranus et de Neptune.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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