Aller au contenu principal

Pourquoi de nombreuses statues romaines sont-elles dépourvues de tête ?

Une illustration du pragmatisme romain

statue-romaine
— Gilmanshin / Shutterstock.com

Au fil du temps, les sculptures tendent à se dégrader, mais il ne s’agit pas de la seule raison derrière l’absence de certains membres sur des œuvres romaines vieilles de près de deux millénaires.

Statues « en kit »

Les musées du monde entier regorgent d’exemples de statues et de sculptures antiques auxquelles il manque souvent des membres ou présentant des signes importants de détérioration. Si ces dommages se révèlent dans de nombreux cas accidentels et constituent les témoignages du passage du temps, les Romains, toujours pragmatiques, étaient connus pour créer intentionnellement des statues sans tête.

Les artistes de l’époque sculptaient généralement un corps standardisé (souvent vêtu d’une toge), sur lequel pouvait être fixé la tête d’une personnalité publique ou d’un héros romain. Dans le cas où ces derniers devenaient impopulaires, il leur suffisait simplement de la remplacer par celle d’un autre personnage ou figure sociale « en vogue ».

Une flexibilité précieuse dans la Rome antique, où l’oubli constituait une forme courante de châtiment : lors d’un changement de régime politique, de l’établissement de nouvelles normes ou de l’arrivée au pouvoir d’un nouvel empereur, il n’était pas rare que les statues d’individus en disgrâce soient défigurées ou leurs têtes retirées.

— © Katherine K. Adler / Memorial Fund / Art Institute of Chicago

Des exemples célèbres

Il s’avère que les têtes n’étaient pas les seules parties amovibles des sculptures romaines : de nombreux cas de statues aux bras détachables ont également été documentés.

Parmi les exemples les plus célèbres figure notamment la Statue de femme assise (image ci-dessus). Créée au second siècle de notre ère, cette oeuvre en marbre avait été conçue de manière à pouvoir représenter une déesse ou une personnalité féminine importante de l’époque.

Créée aux alentours de 130 à 150 de notre ère et conservée à l’université d’Helsinki, la statue d’Antinoüs, amant de l’empereur Hadrien mort noyé dans le Nil dans des circonstances mystérieuses, présente des séparations claires au niveau du cou et des avant-bras.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

Étiquettes: , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *