Le 23 mai dernier, SpaceX a officiellement lancé les 60 premiers satellites de la constellation Starlink, qui forment un ligne de points lumineux visibles depuis la Terre. Mais la démocratisation de ce type de dispositifs dans les décennies à venir fait craindre aux astronomes une pollution visuelle sans précédent.

Une constellation de plus de 12 000 satellites d’ici 2027

Immortalisée par l’astronome néerlandais Marco Langbroek (voir ci-dessous), cette grappe de satellites représente la première pierre du projet Starlink, imaginé par Elon Musk, qui vise à offrir un accès internet haut débit à n’importe quel habitant de la planète. Au cours des huit prochaines années, 12 000 autres satellites viendront grossir cette constellation. Ils seront déployés à 450 km d’altitude, avant de gagner des orbites différentes (entre 550 et 1 200 km d’altitude) afin de couvrir les régions plus reculées du globe.

Bien que l’initiative soit louable, de nombreux astronomes s’inquiètent d’ores et déjà de la pollution visuelle que ce type de projets, également envisagés par OneWeb ou Amazon, engendrera. Cette méga constellation se déplaçant en orbite autour de la Terre pourrait à terme tripler le nombre de satellites en orbite autour de notre planète, et venir perturber les observations des télescopes. Comme l’a souligné l’astronome américain Alex Parker : « Si SpaceX en lance 12 000, ils seront plus nombreux que les étoiles. »

SpaceX prend ce problème au sérieux

Si Florent Deleflie, astronome français, reconnait que ces constellations artificielles pourraient « poser un problème d’encombrement du ciel », il précise que cela ne constituerait pas un souci insurmontable pour l’Observatoire de Paris, étant donné que les champs d’observation sont différents et que les scientifiques ont « l’habitude de composer avec les satellites ». La majorité des télescopes masquent en effet artificiellement les images de satellites, tandis que les radiotélescopes prennent en compte les signaux qu’ils émettent dans leurs observations.

De son côté, SpaceX affirme prendre le problème au sérieux. Afin de limiter la brillance de ses satellites, la firme américaine entend notamment orienter leurs panneaux solaires en direction du Soleil. D’après Elon Musk, ces derniers ne sont pas visibles depuis la Terre lorsqu’ils évoluent dans l’ombre de cette dernière, ce qui sera le cas la majorité du temps qu’ils passeront en orbite. Après cinq ans de bons et loyaux services, ces dispositifs rentreront automatiquement dans l’atmosphère terrestre, où ils s’autodétruiront.

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Jean Jacques DUPLAN
Jean Jacques DUPLAN
4 années

A quand les satellites lasers pour alimenter en énergie les centrales de production d’électricité au lieux de l’atome……? ?