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La source inattendue de la radioactivité de la poussière du Sahara révélée

Elle avait atteint l’Europe lors d’un épisode exceptionnel début 2022

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— BeCREATIVE00 / Shutterstock.com

L’analyse d’échantillons de poussière du Sahara, ayant atteint l’Europe lors d’un épisode exceptionnel début 2022, a révélé la source inattendue de sa radioactivité.

Des signatures isotopiques révélatrices

Au début des années 1960, la France a fait exploser 17 bombes atomiques dans le Sahara algérien, alors considéré comme un lieu « idéal » en raison de sa faible densité de population. On estime aujourd’hui que les retombées radioactives de ces essais ont affecté des dizaines de milliers de personnes.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Science Advances, Yangjunjie Xu-Yang, du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, et ses collègues ont examiné la composition de dizaines d’échantillons de poussière saharienne datant de mars 2022 et récoltés depuis le sud de l’Espagne jusqu’en Autriche.

S’il s’est avéré qu’elle provenait bien de la région de Reggane, où les premières bombes atomiques françaises avaient été détonées, la signature isotopique du plutonium correspondait aux retombées globales des essais atmosphériques américains et soviétiques réalisés à la fin des années 1950 et au début des années 1960.

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— Everett Collection / Shutterstock.com

Empreinte radioactive globale

Bien que les États-Unis et l’URSS n’aient pas mené d’essais au Sahara, leur nombre remarquable au cours de la guerre froide a laissé une « empreinte radioactive » mondiale. On estime que la puissance totale des bombes atomiques françaises ne représentait que 0,02 % de celle cumulée de ces deux nations entre 1950 et 1970.

La plupart de leurs essais ont été réalisés à une latitude proche de celle du sud de l’Algérie. Voyageant à plusieurs milliers de mètres d’altitude, les particules radioactives libérées ont été dispersées à grande échelle par le vent.

Selon Xu-Yang, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Les niveaux de rayonnement de la poussière saharienne qui ont atteint le Vieux Continent s’avéraient largement inférieurs au seuil d’alerte fixé par l’Union européenne.

Il y a quelques années, une étude avait révélé une conséquence surprenante du premier essai atomique de l’histoire.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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