
En 2021, le zoo de la ville américaine de Saint-Louis, dans le Missouri, perdait l’une de ses résidentes les plus illustres. Plus vieux serpent en captivité jamais recensé, cette femelle python royal était devenue mère quelques mois plus tôt.
Double record
Constricteur originaire des prairies et savanes de l’Afrique centrale et occidentale, le python royal (Python regius) est le plus petit des pythons africains, avec des spécimens mesurant environ 1,20 mètre de long à l’âge adulte. Son nom est lié à la reine égyptienne Cléopâtre, qui aurait porté ces serpents comme bracelets.
Alors que l’espérance de vie de ce reptile est estimée à une trentaine d’années en captivité, le spécimen américain record a vécu jusqu’à l’âge vénérable de 62 ans. Il s’avère que celle-ci avait pondu une couvée l’année précédente. Sur les deux œufs ayant éclos, un petit a survécu, en faisant également la plus vieille mère serpent connue.
De façon inattendue, l’animal n’avait pas été en contact avec un mâle depuis plus d’une quinzaine d’années. Selon l’herpétologue Mark Wanner, les femelles serpents peuvent stocker leur semence en vue d’une fécondation future, mais les cas les plus extrêmes enregistrés ne dépassaient pas sept ans, suggérant une autre forme de reproduction asexuée : la parthénogenèse.
Signifiant littéralement « naissance virginale », elle repose uniquement sur le matériel génétique de la femelle, avec la création d’un embryon à partir d’un œuf non fécondé. Chez les serpents, la progéniture se révélera étroitement similaire à la mère, et généralement du même sexe.

Des origines lointaines
Décrite pour la première fois au XVIIIe siècle, la parthénogènèse est largement documentée chez les insectes (notamment les abeilles et les termites), mais peut également intervenir chez d’autres animaux.
Son observation récente chez un crocodilien et des oiseaux, représentants actuels du clade des archosaures, laisse penser qu’elle avait déjà cours à l’époque des dinosaures et des ptérosaures, et aurait permis à ces créatures de persister dans des environnements où les partenaires sexuels étaient rares ou absents.
Ces dernières années, ce « mode de reproduction alternatif » a également été documenté chez des condors californiens et des requins-zèbres.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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