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Actor studio : ces serpents simulent leur propre mort et utilisent même des effets spéciaux

Barbouillage d'excréments, torsion convulsive et auto-hémorragie

serpents simulation mort
— © Vukašin Bjelica, Ana Golubović / Biology Letters 2024

Tous les moyens sont bons pour déjouer ses prédateurs. Les représentantes d’une espèce de couleuvre eurasienne ont été observées en train de simuler de façon étonnamment convaincante leur propre mort.

Stratégie anti-prédateurs

Observée en Europe occidentale, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, et jusqu’en Chine occidentale, la couleuvre tessellée (Natrix tessellata) est une espèce semi-aquatique. Cette créature, mesurant jusqu’à 1,3 mètre de long et se nourrissant essentiellement de poissons, est la proie de nombreux prédateurs, comprenant d’autres reptiles, des oiseaux et des mammifères.

Quand la fuite n’est pas envisageable, N. tessellata dispose d’une stratégie de défense redoutable dans son arsenal : faire la morte. Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Biology Letters, des chercheurs ont étudié de près ce comportement chez quelque 263 spécimens sauvages.

Ces simulations « d’attaques » de prédateurs impliquaient de saisir et de maintenir en l’air les serpents, qui ont immédiatement commencé à se tortiller et à s’enduire d’excréments (constituant un signe de mort chez de nombreux animaux). Une fois reposées au sol, bon nombre de couleuvres sont restées parfaitement immobiles et un mince filet de sang a commencé à s’écouler de leur gueule grande ouverte.

Natrix tessellata tenant un gobie dans sa gueule — © Andrei Daniel Mihalca / Wikimedia Commons

Il s’est avéré que les spécimens les plus âgés étaient plus susceptibles de combiner barbouillage d’excréments, rigidité cadavérique et auto-hémorragie, et que la durée de leur mort simulée était généralement inférieure à celle des individus plus jeunes.

Des effets synergiques

Globalement, de telles observations soulignent les effets synergiques de ces comportements, contribuant à rendre les performances des couleuvres plus crédibles, et augmentant les chances que leurs prédateurs s’en désintéressent.

Si l’équipe rappelle qu’il ne s’agissait pas de véritables interactions proies/prédateurs, ces travaux offrent un aperçu surprenant des moyens complexes déployés par ces reptiles pour se sortir d’un mauvais pas.

Il ne s’agit évidemment pas des seuls comportements étranges observés chez les animaux. Récemment, des chercheurs ont révélé les façons peu ragoutantes utilisées par les éléphants pour se saluer, et un python à tête noire a été observé en train d’en avaler un autre en Australie.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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