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Cette étrange sépulture vieille de 12 000 ans abriterait les restes d’une femme chamane

L’individu avait été inhumé avec différents animaux

Sepulture Chamane
Image d’illustration — Vladimir Mulder / Shutterstock.com

L’analyse d’un squelette néolithique découvert en Turquie suggère que l’individu était une chamane, censée constituer un lien entre les mondes naturel et surnaturel. Ce qui en ferait le plus ancien exemple de comportement culturel complexe dans cette partie du globe.

Rites anciens

Appartenant à une femme adulte âgée de 25 à 30 ans, les ossements ont été découverts sur le site de l’ancienne colonie de Çemka Höyük, sous des dalles de calcaire qui constituaient autrefois le sol d’une structure néolithique. De façon inhabituelle, celle-ci avait été inhumée avec différents animaux : outre des restes de moutons ou de chèvres, les archéologues ont identifié des ailes de perdrix, des pattes de martres et le crâne d’un aurochs, espèce de bovidé aujourd’hui éteinte.

Les datations réalisées suggèrent que la sépulture remonte à au moins 12 000 ans, époque antérieure à l’apparition de l’agriculture suggérant que les créatures identifiées aient été chassées. Selon l’article décrivant la découverte, publié dans la revue L’Anthropologie, ces restes animaux avaient été soigneusement disposés, avec la partie principale du crâne de l’aurochs placée sur la poitrine de la défunte, et sa mâchoire inférieure près de ses pieds.

Ces découvertes laissent penser que l’individu était une chamane, que l’on pensait notamment capable de communiquer avec le monde des esprits via la transe, dans certains cas induite par la prise de substances psychédéliques, ou que son inhumation ait impliqué des rituels chamaniques.

De nombreuses cultures néolithiques pratiquaient également l’animisme, consistant à attribuer aux animaux, plantes ou phénomènes naturels une âme analogue à l’âme humaine. Les premiers cités étant souvent considérés comme des guides et des symboles de force, de pouvoir ou de bravoure.

Un traitement particulier

« Il apparait clairement que la défunte a été traitée différemment des autres membres de sa communauté », écrivent les auteurs de la nouvelle étude.

« Nous ignorons ce qui la rendait spéciale, mais il aurait pu s’agir d’une personne souffrant de troubles mentaux et crainte. Les restes d’aurochs et les dalles de calcaire utilisées pour sceller la sépulture auraient dans ce cas visé à empêcher qu’elle ne revienne d’entre les morts. »

En septembre dernier, des archéologues avaient annoncé la mise au jour d’une sépulture de chaman vieille de 3 000 ans au Pérou.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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