Aller au contenu principal

Une étude remet en question l’idée que les hommes ont un meilleur sens inné de l’orientation

La fin d’un mythe ?

sens-orientation
— silverkblackstock / Shutterstock.com

Si les compétences des hommes en matière d’orientation s’avèrent légèrement supérieures à celles des femmes, de nouvelles recherches soutiennent l’idée qu’elles soient acquises plutôt qu’innées.

La fin d’un mythe ?

On a longtemps estimé qu’à la Préhistoire, les hommes parcouraient de grandes distances pour chasser, quand les femmes avaient tendance à rester plus près du foyer. Récemment remise en question, cette conception avait poussé certains scientifiques à suggérer que les résultats globalement meilleurs des premiers aux tests d’orientation soient l’illustration d’une forme de pression évolutive.

« Si tel était le cas, ces gènes seraient également transmis à la progéniture féminine, à moins qu’ils ne résident dans le chromosome Y [ce qui n’a à ce jour jamais été démontré] », explique Justin Rhodes, chercheur à l’université de l’Illinois et auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Royal Society Open Science. L’explication alternative la plus évidente étant que cette aptitude soit façonnée par nos expériences.

Partant du principe que les garçons étaient traditionnellement davantage encouragés que les filles à pratiquer des activités de plein air, susceptibles de les aider à développer leurs compétences en matière de navigation spatiale, Rhodes et ses collègues les ont comparées chez 21 espèces différentes (dont l’Homme), en prenant en compte la distance moyenne parcourue par les représentants des deux sexes.

Si la sélection naturelle était en jeu, on aurait pu s’attendre à ce que le sexe qui s’éloigne le plus de son lieu de vie s’oriente plus efficacement, quelle que soit l’espèce. Or, il s’est avéré que les mâles étaient systématiquement sensiblement plus performants dans cette tâche, y compris chez les grenouilles venimeuses Allobates femoralis, dont les femelles sont pourtant connues pour parcourir un territoire plus vaste.

Une aptitude plus probablement façonnée par nos expériences

Selon Rhodes, de telles observations suggèrent que les mâles d’une grande majorité d’espèces ont davantage besoin que les femelles de savoir se repérer dans leur environnement au cours de leur vie (afin notamment de maximiser leurs chances de reproduction). Ce qui implique qu’ils développent davantage, et probablement plus précocement, cette aptitude.

« Les auteurs de l’étude montrent de manière convaincante que les différences entre les sexes en matière d’orientation sont plus probablement acquises », commente Antoine Coutrot du Centre national français de la recherche scientifique. « Plus nos fonctions cognitives sont stimulées, plus elles se renforcent. »

Des conclusions faisant écho à de précédents travaux, qui avaient montré que les compétences en matière de navigation spatiale étaient similaires chez les hommes et les femmes ayant été élevés de la même manière. En 2022, une étude avait également révélé que les sujets ayant grandi dans des zones rurales avaient globalement un meilleur sens de l’orientation que ceux ayant passé leur enfance en milieu urbain.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

Étiquettes:

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *