En passant au crible les données collectées par la sonde spatiale Cassini, une équipe de chercheurs a finalement identifié le phénomène alimentant les gigantesques tempêtes observées sur Saturne, sixième planète du Système solaire.
Saisons saturniennes
On estime que Saturne renvoit dans l’espace l’équivalent du double de l’énergie qu’elle reçoit du Soleil. Cet « excédent » provient principalement de ses entrailles, dont les températures brûlantes (jusqu’à 8 300 °C) résultent de la lente compression de la planète sous l’effet de sa propre gravité, et de la friction provoquée par les grandes quantités d’hélium qui s’infiltrent dans son noyau.
Lorsque Cassini a atteint Saturne en 2004, la géante gazeuse était en plein été austral, avec son pôle sud orienté en direction du Soleil, et son hémisphère nord plongé dans l’obscurité de l’hiver.
En 2009, lors de l’équinoxe, des quantités égales de lumière solaire ont réchauffé les deux parties de la planète. La sonde de la NASA a observé trois saisons dans l’hémisphère nord de Saturne avant de plonger intentionnellement dans l’atmosphère de la géante gazeuse en septembre 2017 : le printemps, l’été et l’hiver, durant chacun sept années terrestres.
Publiée dans la revue Nature Communications, la nouvelle étude conclut que les niveaux de chaleur émis par Saturne sont étroitement liés à ses saisons et, par extension, à la quantité de lumière solaire qu’elle reçoit durant son orbite ovoïde de 30 ans autour de notre astre. Ces variations créent d’importantes turbulences dans son atmosphère, qui finissent par former des tempêtes massives dans ses hémisphères nord et sud, pouvant s’étendre sur des dizaines de milliers de kilomètres.
De vastes implications
Selon les auteurs de la nouvelle étude, ces variations saisonnières de la chaleur rayonnée par Saturne et d’autres géantes gazeuses ne sont pas encore prises en compte dans les simulations modélisant leur climat et leur évolution, qui supposent que les planètes émettent de la chaleur de manière uniforme dans toutes les directions et à un rythme constant.
« Nous estimons que la découverte de ce déséquilibre énergétique saisonnier nécessite une réévaluation des principaux modèles et théories », estiment-ils.
Récemment, des chercheurs se sont penchés sur la Grande Tache rouge de Jupiter, faisant partie de ses caractéristiques les plus intrigantes.
Par Yann Contegat, le
Source: Space
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