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Le secret de la résistance hors du commun du tardigrade enfin percé

De vrais durs à cuire

tardigrade
Tardigrade vu au microscope à fluorescence — © Smythers et al. /PLoS ONE 2024

Créatures fascinantes, les tardigrades sont réputés pour leur capacité à survivre à des conditions extrêmes. De récentes recherches ont permis de faire la lumière sur le mécanisme leur permettant d’entrer dans un état de dormance profond.

Le rôle clé de la cystéine

Parfois appelés oursons d’eau, les tardigrades sont des invertébrés microscopiques à huit pattes observés dans le monde entier. Lorsqu’ils sont exposés à des températures glaciales, des radiations intenses ou de faibles niveaux d’oxygène, ces organismes se dessèchent et se recroquevillent jusqu’à ce que les conditions redeviennent plus clémentes.

« Ils ne se développent pas dans des conditions extrêmes, mais ils peuvent y survivre », souligne Derrick Kolling, chercheur à l’université Marshall de Virginie-Occidentale et auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue PLoS One.

Afin de déterminer précisément comment ils y parvenaient, Kolling et ses collègues ont exposé plusieurs tardigrades à des niveaux élevés de peroxyde d’hydrogène, de sucre ou de sel, ou à des températures de -80 °C.

— © Goldstein lab – tardigrades / Flickr

L’équipe a constaté qu’en réponse à ces facteurs de stress intenses, les cellules des tardigrades produisaient des molécules nocives et hautement réactives appelées radicaux libres, oxydant un acide aminé clé appelé cystéine. Ce qui se traduisait par une modification de la structure et de la fonction des protéines de leur organisme, induisant leur fameux état de dormance, ou « cryptobiose ».

Un capteur/régulateur

Lorsque les conditions se sont améliorées, l’équipe a constaté que l’oxydation cessait. Entraînant le « réveil » des tardigrades, un tel processus indique que la cystéine agit comme une sorte de capteur/régulateur, permettant à ces minuscules organismes de « sentir » leur environnement et de réagir au stress.

Pour l’équipe, la prochaine étape consistera à déterminer si ce précieux mécanisme de protection est partagé par l’ensemble des espèces de tardigrades (plus de 1 300 ont été décrites à ce jour).

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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