Alors que le Zimbabwe fait actuellement face à l’une des pires sécheresses de son histoire, au moins 55 éléphants évoluant au sein de la principale réserve naturelle du pays sont morts en l’espace d’un mois.

Sécheresse et surpopulation des réserves

Il y a quelques jours, l’ONU estimait qu’environ 7,7 millions de Zimbabwéens vivant principalement dans les zones les plus rurales, soit environ la moitié de la population du pays, seraient menacés par la famine d’ici janvier 2020. Des pénuries de nourriture apparemment causées par les effets combinés de la crise économique qui frappe le Zimbabwe et d’épisodes de sécheresse récurrents. Mais il se trouve que le réchauffement climatique a également un impact terrible sur les pensionnaires du parc national Hwange, constituant la plus grande réserve naturelle du pays.

En Afrique, le nombre d’éléphants est passé d’environ 415 000 à 111 000 spécimens au cours de la dernière décennie, principalement en raison du braconnage et du commerce de l’ivoire. Toutefois, c’est actuellement la surpopulation qui, combinée au manque d’eau et de nourriture, entraîne la mort de nombreux éléphants évoluant dans les réserves naturelles d’Afrique australe. Comme l’a expliqué Tinashe Farawo, porte-parole de l’Agence de protection de la faune sauvage, à l’AFP : « Le parc Hwange a été conçu pour accueillir 15 000 éléphants, mais ils sont plus de 50 000 en ce moment. »

— Nora Marie / Shutterstock.com

Plusieurs pays africains militent pour un allègement de l’interdiction du commerce de l’ivoire

Farawo a estimé que la plus grande menace qui pesait actuellement sur les éléphants du Zimbabwe restait la disparition de leur environnement, en grande partie causée par un faible volume de précipitations. Un éléphant adulte boit en moyenne 680 litres d’eau par jour et consomme environ 450 kilos de nourriture, ce qui a poussé de nombreux spécimens affamés et assoiffés à quitter leurs réserves et à évoluer à proximité de nombreux villages, où ils provoquent d’importants dégâts et mettent en danger les locaux. Selon les autorités du pays, plus de 200 personnes auraient été tuées par des pachydermes ces dernières années.

Les éléphants auraient également détruit au moins 7 000 hectares de cultures au Zimbabwe depuis 2014, et des phénomènes similaires se seraient également produits au Botswana, en Namibie et en Zambie, dont les gouvernements militent pour un allègement de l’interdiction du commerce de l’ivoire, qui faciliterait, selon eux, la gestion des populations d’éléphants en Afrique australe. Sans surprise, les ONG de défense de la faune s’opposent fermement à cette éventualité.

Un peu plus tôt cette année, le gouvernement zimbabwéen a vendu près de 100 éléphants à la Chine et à Dubaï pour un montant avoisinant 2,7 millions de dollars. Tinashe Farawo a indiqué que l’argent récupéré avait été alloué à la lutte contre le braconnage et à la conservation de la faune.

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