Un jeune et un vieux qui se tiennent les mains via Shutterstock

Peau ridée, système immunitaire déficient, rétablissement difficile… Tous ces symptômes sont inévitables à partir d’un certain âge. Et s’il existait une solution pour améliorer le processus de guérison d’une personne âgée ? Les scientifiques ont réalisé une expérience sur des rats qui montre que le sang des jeunes individus accélère la guérison des fractures osseuses des individus plus âgés. SooCurious vous explique plus en détail cette étude passionnante.

Au moins une personne âgée sur 5 qui subit une fracture de la hanche, meurt moins d’une année suite à des complications dues à cette blessure selon le CDC. De plus, les risques de fracture de la hanche augmentent de manière significative avec l’âge ; les personnes de 85 ans sont entre 10 et 15 fois plus à risque de souffrir de ce genre de fracture que les personnes de 60 à 65 ans. C’est pour cette raison que le fait de comprendre les mécanismes du processus de guérison est si important, pour certaines personnes âgées, cela pourrait être vital.

 

Les chercheurs ont été capables de régénérer les cellules responsables de la guérison des fractures

Un garçon et sa grand-mère via Shutterstock

 

En partageant du sang de jeunes souris avec celui de souris âgées, les chercheurs ont réussi à régénérer les cellules responsables du processus de guérison et augmenter la vitesse de récupération au même niveau que celui des jeunes souris. Les recherches en sont toujours à leurs prémices, mais il est possible qu’un jour ces résultats puissent mener à la création d’un traitement qui pourra aider les personnes âgées à conserver leur habilité a guérir plus rapidement des fractures osseuses.

Dans l’étude, les chercheurs ont injecté du sang d’une jeune souris dans le corps d’une souris âgée souffrant d’une fracture des pattes. Ils ont ainsi découvert que chez la souris qui a reçu cette transfusion la guérison à été beaucoup plus rapide que chez les autres souris et que ce temps était similaire au temps de guérison des jeunes souris.

Pour affiner les résultat de la recherche, les scientifiques ont réalisé une seconde expérience, ils ont greffé de la moelle osseuse avec de jeunes cellules sanguines sur des souris âgées, et une fois de plus ils ont réalisé que les greffons de cellules sanguines jeunes ont aidé les souris plus vieilles à guérir plus rapidement que celles qui n’en avait pas reçu.

 

Les cellules responsables de la régénération ne perdent pas leur capacité à guérir des fractures

Une cellule via Shutterstock

Les chercheurs ont aussi vérifié si la présence d’une protéine appelée bêta-caténine, qui joue un rôle dans la réparation des fractures, n’était pas la cause de cette guérison accélérée. En effet les souris produisent de plus en plus de cette protéine au fur et à mesure qu’elles vieillissent.

Pour vérifier cette piste les chercheurs ont utilisé des souris avec un faible taux de bêta-caténine, il en a résulté que ces souris étaient capables de guérir rapidement même en vieillissant. A la différence, celles ayant été génétiquement modifiées pour que le taux de la protéine reste élevé, n’ont pas eu d’accélération du processus de guérison avec l’injection de cellules sanguines jeunes. Ces deux résultats montrent que la bêta-caténine joue un rôle important dans les résultats de l’injection de sang de jeunes souris sur les souris âgées.

« Notre découverte la plus importante c’est que les cellules ne perdent pas leur habilité à guérir avec le vieillissement, dit Benjamin Alman, biologiste à l’université de Toronto et co-auteur de l’étude publiée dans le magazine Nature Communications. « Il serait possible de développer un traitement qui pourra rajeunir le processus interne de guérison, d’ailleurs l’être humain a déjà créé des produits capables d’agir sur la bêta-caténine. »

 

Il faut cependant rester prudent, les études sur les souris ne sont pas toujours efficaces sur les humains

Une petite souris blanche via Shutterstock

Cependant il ne faut pas trop s’enflammer au sujet d’un potentiel traitement capable de rajeunir le processus de guérison, « il y a beaucoup plus de facteurs responsables du vieillissement des animaux », explique Christopher Evans, un biologiste de la clinique Mayo qui n’a pas participé à cette étude. « De plus les résultats suggèrent que le niveau de la protéine et son timing doivent subir une modification très precise pour pouvoir améliorer la réparation des os. Réaliser cela avec des drogues pourrait être dangereux. » Selon Alman , « chaque étude sur les souris doit être examinée de près, ce qui fonctionne sur les souris ne fonctionne pas toujours sur l’être humain ». Cela dit, le chercheur pense que cette découverte particulière pourrait éventuellement avoir des avantages pour l’espèce humaine.

« Les souris guérissent des fractures de la même façon que les humains, et des données recueillies précédemment sur la guérison des fractures, nous avons encore beaucoup à apprendre, mais c’est vraiment excitant », se confie Evans. Le docteur Alman et son équipe espèrent identifier les éléments – les cellules spécifiques et les protéines associées – qui sont responsables du retentissement du processus de guérison des souris. « Nous avons déjà des pistes prometteuses. » Les chercheurs veulent aussi tester des traitements qui modifieront le taux de bêta-caténine dans l’organisme des animaux.

 

Cette étude montre l’importance des jeunes cellules sanguines pour le traitement des fractures osseuses chez les personnes âgées. À la rédaction, nous sommes enthousiasmés par cette fabuleuse découverte. Pensez-vous que les scientifiques doivent absolument continuer leurs recherches pour stopper le vieillissement ou au contraire faut-il laisser faire la nature ?

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