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Pékin sanctionné par l’Union européenne. Ce lundi 22 mars, la France a effectivement convoqué l’ambassadeur de Chine après des propos jugés inacceptables au sujet des Ouïghours. Une première en 30 ans.

Des atteintes aux droits de l’homme

Lundi dernier, quatre responsables chinois ont été sanctionnés par l’Union européenne pour atteintes aux droits de l’homme. Des sanctions (interdictions de gels d’avoirs et visas) ont été publiées dans le Journal officiel de l’Union européenne. Elles sont mises en place en raison du traitement des Ouïghours dans le Xinjiang, territoire autonome du nord-ouest de la Chine.

Le directeur du Bureau de la sécurité publique du Xinjiang, Chen Mingguo, est sanctionné pour “graves atteintes aux droits de l’homme”, “détentions arbitraires et traitements dégradants infligés aux Ouïghours et aux membres d’autres minorités ethniques musulmanes, ainsi que d’atteintes systématiques à leur liberté religieuse”. Zhu Hailun, ancien responsable de la province, Wang Mingshan et Wang Zunzheng, deux hauts responsables chinois, et enfin le Bureau de la sécurité publique du Corps de production et de construction du Xinjiang sont également visés.

Il s’agit des premières sanctions européennes contre la Chine depuis l’embargo sur les armes de 1989 à la suite de la répression du mouvement démocratique de la place Tian’anmen.

L’Union européenne doit corriger son erreur

Face à cette situation, le ministère chinois des Affaires étrangères appelle l’Union européenne à “corriger son erreur” et ne pas se mêler aux affaires internes chinoises. Pékin a aussi annoncé avoir sanctionné quatre entités et dix responsables européens. Ceux-ci sont désormais interdits de séjour en Chine continentale, à Hong Kong et à Macao et de faire des affaires en Chine. 

Raphaël Glucksmann, eurodéputé français, en fait partie. Il est accusé de “graves atteintes à la souveraineté et aux intérêts chinois, et de répandre des mensonges et des fausses informations malveillantes”. 

Parmi les entités sanctionnées, l’on trouve le comité politique et de sécurité, la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, l’Institut Mercator pour les études chinoises et la fondation Alliance des démocraties.

De son côté, la Chine dément toutes ces accusations. Elle affirme que les camps permettent de fournir une formation professionnelle et de lutter contre l’extrémisme.

Des propos jugés “inacceptables”

Toutefois, le ministère des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de Chine en France. Il juge “inacceptables” certains propos, notamment ceux envers les parlementaires et les sanctions contre l’Union européenne. 

Ce n’est pas en s’en prenant à la liberté académique, à la liberté d’expression et aux libertés démocratiques fondamentales que la Chine répondra aux préoccupations légitimes de l’Union européenne”, a annoncé le ministère. 

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