Chaque année, des hectares de forêts sont encore rasés par les humains pour le bois, les terres et les autres ressources qu’ils contiennent. Mais ce n’est pas la seule forme de déforestation qui existe. De nouvelles recherches ont notamment mis la lumière sur la manière dont les « routes fantômes » anéantissent les forêts.
Pourquoi les « routes fantômes » constituent-elles un fléau environnemental majeur ?
C’est indéniable, les routes sont des composants essentiels de la civilisation humaine et l’humanité a tracé des routes partout dans le monde depuis la nuit des temps. Cependant, à notre époque, où la destruction de l’environnement est devenue une préoccupation majeure pour préserver l’avenir des humains, la construction des routes est devenue un fléau qui menace la survie de nombreuses forêts dans le monde. Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université James-Cook, en Australie, ont découvert que des « routes fantômes » sont en train de tuer de nombreuses forêts tropicales.
En effet, d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Nature, ces routes illégales qui ne sont pas officiellement cartographiées deviennent de plus en plus grandes et de plus en plus répandues dans les forêts vierges de l’Asie-Pacifique. Si l’abattage illégal et irréfléchi des arbres constitue déjà un énorme problème, il faut également savoir que ces « routes fantômes » sont une grande menace pour les forêts et la biodiversité dans la mesure où elles sont surtout empruntées par des contrebandiers, des braconniers, des mineurs et des accapareurs de terre.
Malheureusement, tous ces individus n’ont aucune raison de préserver les forêts. Autrement dit, leur existence et l’existence des routes qu’ils créent et empruntent illégalement indiquent généralement que la déforestation va empirer. « Une fois qu’ils y ont accès, ils peuvent détruire les forêts, nuire aux écosystèmes indigènes et même chasser ou tuer les peuples autochtones. Ce pillage du monde naturel prive les nations à court d’argent de ressources naturelles précieuses », a expliqué Bill Laurance, auteur principal de l’étude.
Des routes illégales peuvent être trouvées même dans des zones protégées
Notons que, pour pouvoir identifier et documenter ces routes fantômes, les chercheurs ont utilisé Google Earth pour passer au peigne fin les zones forestières des îles de Bornéo, de Sumatra et de Nouvelle-Guinée. Cela a été fait avec l’aide d’une équipe de plus de 200 volontaires formés qui ont effectué l’analyse avec les chercheurs sur une durée totale de 7 000 heures. En tout, ils ont cartographié 1,37 million de kilomètres de routes illégales à travers 1,4 million de kilomètres carrés de forêt tropicale.
De manière assez inquiétante, certaines de ces routes traversent des parcs et des zones protégées. Ces routes illégales – qui sont dans de nombreux cas tracées au bulldozer – sont généralement des indicateurs de la destruction future des forêts tropicales voisines. « Collectivement, nos résultats suggèrent que les routes fantômes en plein essor et mal étudiées comptent parmi les menaces directes les plus graves pour les forêts tropicales », ont écrit les chercheurs dans leur papier. Le plus inquiétant étant que cette tendance va sans doute empirer.
Par ailleurs, l’arbre Inga pourrait être une solution pour lutter contre la déforestation de l’Amazonie.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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