Le 26 octobre dernier, un important incendie occasionnant la destruction d’un peu moins de 10 000 tonnes de produits chimiques s’est déclaré sur le site de l’usine Lubrizol, à Rouen. Si l’on n’a pas encore pu déterminer les causes de l’incendie, les habitants de la région s’inquiètent des conséquences de la catastrophe. Et d’après les résultats des analyses sur neuf mères volontaires, il y aurait bien de quoi s’inquiéter.

Le lait maternel, un excellent indicateur de la pollution environnementale

C’est une avocate rouennaise nommée Saliha Blalouz qui est à l’origine de cette démarche. Face aux inquiétudes des habitants de la région, cette dernière a contacté l’Agence régionale de santé pour faire des analyses sur le lait maternel des mères. Mais puisque sa demande est restée sans réponse, elle a pris l’initiative de réaliser des tests sur neuf mères volontaires en présence d’un huissier de justice au CHU de Rouen.

Les volontaires étaient des femmes âgées entre 25 et 35 ans. Étant toutes des mères ou futures mères, ces dernières ont pu donner des échantillons de lait maternel et d’urine pour effectuer les tests nécessaires. D’après maître Blalouz, plusieurs résidus d’hydrocarbures, dont de l’éthylbenzène, du toluène et du xylène, ont été retrouvés dans les échantillons. Cependant, il serait encore impossible d’interpréter ces résultats pour l’instant.

— New Africa / Shutterstock.com

De nouvelles analyses seront bientôt réalisées

Malheureusement, ces résultats ne nous permettent pas d’arriver à des conclusions pour l’instant. Par conséquent, ils devront être comparés à des stocks de lait maternel congelés avant la catastrophe pour obtenir des résultats plus évidents. Ainsi, Saliha Blalouz fera elle-même analyser son lait qu’elle avait congelé au cours de l’été dernier pour déterminer si ces présences sont liées à la pollution environnementale classique, ou à une exposition massive.

En outre, de nouvelles analyses sont prévues durant ce mois de novembre ainsi que fin décembre. Celles-ci permettront de déterminer si les taux d’hydrocarbures dans le lait maternel et les urines ont été occasionnés par l’incendie qui a mis en cendres l’usine Lubrizol ou non. De plus, l’avocate rouennaise fait appel aux femmes vivant dans des régions très urbanisées comme Paris et Lille pour effectuer les mêmes tests, dans le but de comparer les résultats.

De son côté, la directrice de l’Agence régionale de santé avait déclaré au lendemain de l’incendie qu’il n’y avait aucune raison de remettre l’allaitement en cause. Cependant, les neuf femmes volontaires aux tests ne semblent manifestement pas se fier à cette déclaration et ont émis leur souhait de porter plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui.

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