Depuis août, une bien étrange plateforme a été installée dans le port de la ville de Rotterdam aux Pays-Bas. Il s’agit ni plus ni moins que de la première ferme laitière flottante au monde qui accueillera d’ici quelques mois 40 vaches laitières de race Montbéliarde qui produiront chaque jour 800 litres de lait. Découverte.

La première ferme laitière flottante au monde

Cette ferme flottante d’un genre nouveau a été imaginée par la société néerlandaise Beladon après que Peter van Wingerden, l’un de ses ingénieurs, ait constaté lors d’un voyage à New-York en 2012 que l’approvisionnement en produits frais pouvait être sérieusement compromis en cas de catastrophes naturelles. Comme il l’a précisé : « Après le passage de l’ouragan Sandy, les transports étaient complètement bloqués par inondations et on ne trouvait plus aucun produit frais. Alors pourquoi ne pas produire ce type de nourriture directement sur une plateforme urbaine flottante qui résisterait aux aléas climatiques ? ».

À l’horizon 2050, 70 % de la population mondiale vivra en ville, et l’agriculture urbaine deviendra alors une nécessité. C’est ce constat qui a conduit la ville de La Haye a créé la plus grande ferme urbaine d’Europe (1 200 mètres carrés de cultures) et qui poussera plusieurs villes européennes à développer des concepts similaires, dans un but écologique et pratique, dans les années à venir. En France, la start-up Cultivate ouvrira dès l’année prochaine une ferme urbaine de 7 000 mètres carrés dans le 18e arrondissement de Paris.

L’économie circulaire au premier plan

Ces projets urbains d’un genre nouveau occupent un espace important dans des villes qui en manquent cruellement et suscitent également de nombreuses craintes chez les citadins, qui craignent des nuisances olfactives et sonores. En effet, en 2009 un projet d’élevage de 400 porcs à La Haye avait été abandonné par la municipalité après que les habitants s’y soient fermement opposés, mais la ville de Rotterdam s’est laissée séduire par les garanties écologiques offertes par la société Beladon.

Ainsi, environ 80 % de la nourriture des vaches de cette ferme flottante proviendra des déchets industriels de la ville (pelouse tondue provenant des terrains et espaces verts, épluchures collectées auprès des restaurants et brasseries), tandis que les 20 % restants seront directement produits sur la plateforme (lentilles d’eau, trèfles et luzerne). Enfin, un atelier installé à proximité fabriquera fromages et yaourts à partit du lait obtenu, qui seront vendus dans les commerces alentours.

L’énergie de l’exploitation sera assurée par les nombreux panneaux solaires installés autour de son toit, le fumier des vaches utilisé comme fertilisant et l’eau de pluie collectée. Enfin, l’approvisionnement et la traite des bêtes seront entièrement automatisés, et seules trois personnes seront nécessaires pour faire tourner la ferme.

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