— Sk Hasan Ali / Shutterstock.com

Les Rohingyas, peuple musulman persécuté en Birmanie, avaient fini par trouver refuge au Bangladesh. Toutefois, ce dernier ne souhaite pas les accueillir dignement, et a proposé de les installer de force à Bhasan Char, une île menacée par les eaux et pratiquement inhabitable.

Un peuple persécuté et apatride

Les Rohingyas sont une minorité musulmane vivant en Birmanie. Leur présence en Birmanie remonterait au XVe siècle, et ils descendraient des commerçants arabes, turcs, mongols ou bengalis, comme le rappelait Le Figaro en 2015. Toutefois, le gouvernement de Birmanie affirme de son côté qu’ils seraient arrivés au moment de la colonisation britannique. Leur nationalité birmane leur a été retirée en 1982. Selon l’ONU, ils seraient la minorité la plus persécutée du monde.

Situés en majorité dans l’État d’Arakan, dans l’ouest de la Birmanie, les Rohingyas ont fait l’objet, depuis qu’ils sont devenus apatrides, de persécutions. Ces dernières ont atteint leur paroxysme en 2012, quand un Rohingya a été accusé du viol et du meurtre d’une jeune bouddhiste. Suite à cela, une foule de bouddhistes a attaqué des pèlerins et les a lynchés à mort. Cela a dégénéré en quasi guerre civile. Human Rights Watch avait même parlé de « nettoyage ethnique » par l’armée birmane. Ainsi, 70 Rohingyas ont été tués en une journée, le 23 octobre.

Un peuple en exode

Toutes ces persécutions ont poussé les Rohingyas à tenter de fuir la Birmanie, essentiellement vers le Bangladesh voisin, à majorité musulmane. Toutefois, le Bangladesh n’a pas accueilli ces personnes à bras ouverts : l’épidémie de Covid-19 leur donne l’occasion d’installer de force les Rohingyas à Bhasan Char, une île du golfe du Bengale créée il y a plus de 20 ans par l’accumulation de sédiments charriés depuis l’Himalaya.

Jamais habitée, cette île est dépourvue de toute infrastructure et peut être détruite par le premier typhon. Sheikh Hasina, Première ministre du Bangladesh, souhaitait y construire un camp de rétention. Le but affirmé est de désengorger les camps de réfugiés, essentiellement celui de Cox’s Bazar, où sont entassés des milliers de réfugiés rohingyas. Avec la pandémie de Covid-19, le gouvernement affirme que les Rohingyas présentent un risque de contagion élevé et ne peuvent pas rester sur le continent, alors que beaucoup de ces personnes ont été en mer pendant ces derniers mois, et ne peuvent donc pas avoir été contaminées par le coronavirus.

Le drame des Rohingyas n’en finit pas : après avoir été persécutés dans leur pays d’origine, la Birmanie, pays dont ils ont été faits apatrides, leur terre d’accueil, le Bangladesh, ne semble pas près de les accueillir dignement non plus. Considérés par l’ONU comme l’un des peuples les plus persécutés du monde, leur avenir ne semble pas près de s’éclaircir.

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7 Commentaires
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de simple bon sens !
de simple bon sens !
3 années

La bonne blague …. des dizaines d’attentats à tendances islamistes … c’est « normal » … le coup classique de l’agresseur qui joue la victime …. ne soyons pas dupe …. « ils » font le même coup dans le Sud des Philippines (îles de Jolo etc…) et idem avec les ouïgours … des… Lire la suite »

Julien
Julien
3 années

Va t’on enfin se bouger pour aider ce peuple une telle indifference est inadmissible. cela ne peux plus durer depuis tant d’années persecuter et transbahuter de droite et de gauche. Personne ne va lever le petit doigt pour leur venir en aide.