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Ce robot souple peut se diviser en minuscules particules et se reformer

Il pourrait notamment être utilisé pour l’administration ciblée de médicaments dans l’organisme ou éliminer les caillots sanguins

robot
— carlos castilla / Shutterstock.com

Des chercheurs taïwanais ont conçu un minuscule robot étonnant. Capable de se désagréger lorsqu’il rencontre des obstacles puis de se reconstituer, celui-ci pourrait à l’avenir être utilisé pour l’administration ciblée de composés médicamenteux dans l’organisme.

Des robots qui se désagrègent et se recomposent pour administrer des médicaments

Décrit dans la revue Science Advances, ce dispositif souple d’environ un centimètre de long est constitué de minuscules gouttelettes d’un fluide magnétique (ferrofluide), en l’occurrence des nanoparticules d’oxyde de fer magnétique en suspension dans de l’huile. Un ensemble d’aimants contrôlables permet de diriger le robot ou de modifier sa forme à la demande, en agissant sur les particules qui le composent.

Pour le faire se déplacer dans un canal étroit, Xinjian Fan et ses collègues de l’université Soochow ont utilisé leurs aimants pour comprimer le robot et lui donner une forme fine et allongée. Des champs magnétiques pour qu’un dispositif de taille centimétrique se divise en un groupe de robots plus petits, de taille millimétrique ou micrométrique. Un autre réglage du champ magnétique a par la suite permis de fusionner ces parties en une seule.

De telles capacités pourraient notamment être exploitées pour l’administration de différents composés, avec un patient avalant un robot porteur d’une charge médicamenteuse qui pourrait ensuite se diviser à l’intérieur de son organisme, peut-être dans son tractus gastro-intestinal, afin que chaque minuscule gouttelette « robotisée » puisse diffuser le composé qu’elle transporte à un endroit bien précis.

« Ces minuscules robots pourraient également être utilisés pour éliminer les caillots sanguins dans le cerveau, à l’origine d’accidents vasculaires cérébraux, mais créer un champ magnétique suffisamment puissant pour diriger précisément le robot à l’intérieur de cet organe constituera un défi de taille », souligne Bradley Nelson, de l’École polytechnique fédérale de Zurich.

Une application plus immédiate

Si l’utilisation de ce nouveau robot souple à des fins médicales est plausible, des années de recherche supplémentaires se révèleront nécessaires avant de pouvoir envisager de premiers tests cliniques, selon Hamidreza Marvi de l’université d’État de l’Arizona.

« Il pourrait trouver une application plus immédiate dans les laboratoires sur puce où des processus chimiques, tels que la détection de virus, sont réalisés dans un espace très réduit », estime le chercheur. « Dans ces scénarios, les robots ferrofluides pourraient délivrer les produits chimiques nécessaires aux réactions. »

Ces derniers mois, différentes percées ont été réalisées dans le domaine de la robotique, incluant la mise au point du robot mou le plus rapide au monde, des dispositifs imprimés en une seule étape, ou encore un robot magnétique et gluant capable de saisir des objets à l’intérieur de votre corps.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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