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Si vous étiez amené à perdre votre emploi, préféreriez-vous être remplacé par un robot ou une autre personne ? Selon cette étude, la majorité des personnes sondées préféreraient qu’une machine prenne leur place, mais que leurs collègues soient remplacés par d’autres humains s’ils venaient à perdre la leur.

La perspective d’être remplacé par un humain impactait davantage les sujets

Une équipe de chercheurs de l’université technique de Munich (Allemagne) a demandé à 300 personnes d’estimer si elles préféreraient être remplacées par un robot ou un humain si elles venaient à perdre leur travail, et il se trouve que 63 % des sujets préféreraient être remplacés par une machine. Toutefois, lorsqu’on leur demandait de changer de perspective et de se prononcer sur la question en imaginant que le remplacement concernait un de leurs collègues, ils n’étaient plus que 38 % à préférer le robot. Comme l’a expliqué Armin Granulo, auteur principal de l’étude : « Le fait d’être remplacé par la technologie moderne plutôt que par l’homme entraine des conséquences psychologiques différentes. »

Les chercheurs ont ensuite demandé à 251 personnes d’indiquer l’intensité de leurs émotions négatives (tristesse, colère, frustration…) pour ces deux cas de figure, et il s’est avéré que les personnes interrogées estimaient ressentir des émotions plus fortes lorsque leurs collègues étaient remplacés par des robots que lorsqu’ils perdaient leur place au profit d’une machine. Granulo et ses collègues ont conclu que les sujets préféraient être remplacés par des automates, car ils estimaient ne pas être en mesure de rivaliser avec un robot ou un logiciel, alors que le fait d’être remplacé par un humain entrainait un fort sentiment de dévalorisation et une remise en question de leurs propres capacités.

Les emplois peu qualifiés sont les plus menacés par l’automatisation

En 2013, Carl Frey et ses collègues de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) avaient catégorisé les emplois en fonction de la probabilité qu’ils soient un jour effectués par des machines, et il s’était avéré que près de la moitié des emplois pourraient être occupés par des robot au cours des vingt prochaines années. À l’époque, Frey avait expliqué : « Nos travaux démontrent que les ouvriers préfèrent les usines automatisées aux usines non automatisées, car bien qu’ils continuent à assurer les transitions entre les différentes machines, cela limite les charges lourdes qu’ils ont à porter. Ce qui ne les empêche pas de s’inquiéter au sujet de la possible perte de responsabilité engendrée, pouvant à terme déboucher sur la perte de leur emploi. »

Si le chercheur avait estimé que le progrès technologique entrainait la transformation de certains emplois, citant notamment les guichetiers de banque, qui se concentrent davantage sur la relation client depuis l’arrivée de machines performantes et de guichets automatiques effectuant les tâches qu’ils réalisaient autrefois manuellement, il reconnaissait que les emplois peu qualifiés et à faible revenu pourraient un jour être amenés à disparaître avec l’arrivée de véhicules autonomes et de robots toujours plus performants. « Ce sont les magasiniers, les caissiers, les réceptionnistes et les camionneurs qui seront les plus menacés par les avancées technologiques se profilant à l’horizon. »

Granulo et son équipe ont également sondé 296 ouvriers de l’industrie manufacturière, et il s’est avéré qu’un tiers pensait que leur emploi pourrait disparaître à cause de l’évolution technologique dans un avenir proche. Là encore, ils étaient 63 % à préférer être remplacés par des robots plutôt que par d’autres humains.

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