Les observations d’une galaxie lointaine ont révélé un phénomène inédit. Ayant cessé de former de nouvelles étoiles pendant des dizaines de millions d’années, celle-ci a connu un sursaut d’activité, qui pourrait contribuer à résoudre un mystère cosmique tenace.
L’intrigante A2744-YD4
Observée telle qu’elle était seulement 650 millions d’années après le Big Bang, la galaxie A2744-YD4 fait partie des plus précoces connues. En examinant les données collectées par le télescope spatial James-Webb, des astronomes ont identifié des signatures lumineuses typiques de jeunes astres, et d’autres, beaucoup plus faibles, associées à des étoiles nettement plus anciennes.
L’équipe a calculé qu’après une période d’environ 100 millions d’années de formation soutenue d’étoiles, la galaxie s’était « tue » pendant environ 20 millions d’années, avant de recommencer à produire de nouveaux astres. Un phénomène n’ayant jamais été documenté auparavant.
À l’heure actuelle, les scénarios envisagés se résument à des fusions galactiques, fournissant à une galaxie « zombie » une nouvelle source de combustible pour la formation stellaire, ou par l’apport de grandes quantités de gaz provenant de supernovas.
Des implications majeures
Lorsque James-Webb a commencé à scruter l’Univers primitif, il a identifié de nombreuses galaxies semblant nettement plus grandes et âgées que prévu. Ce qui avait à l’époque conduit certains chercheurs à supposer que leurs processus de formation stellaire étaient moins homogènes et réguliers que ne le suggéraient nos modèles.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur arXiv, le cas d’A2744-YD4 constitue la première preuve solide de ces périodes d’activité soutenue et d’accalmie.
De futures observations de ce mode de formation stellaire chaotique, ou « en rafale », pourraient conduire à un changement de paradigme majeur dans notre compréhension de l’Univers primitif et des premières galaxies. « Nous aurons besoin d’un échantillon important pour démontrer qu’il s’agissait d’un phénomène répandu », commente Christopher Hayward, du Flatiron Institute de New York.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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