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Des paléontologues élucident l’énigme du requin préhistorique géant Ptychodus

Les plus grands spécimens auraient mesuré jusqu’à 9,7 mètres de long

requin-prehistorique
— Ana Aguirre Perez / Shutterstock.com

L’analyse de six fossiles de Ptychodus remarquablement complets a permis de préciser le mode de prédation ainsi que la place de ces créatures massives, ayant prospéré au Crétacé, dans l’arbre évolutif des requins.

Des requins lamniformes durophages

Si les scientifiques avaient une vague idée des habitudes alimentaires des représentants de ce genre éteint, leur morphologie demeurait un mystère : jusqu’à présent, la plupart de leurs témoignages se résumaient à des dents larges et plates, adaptées au broyage de proies à coquille et à carapace.

Récemment, Romain Vullo, de l’université de Rennes, et ses collègues ont mis au jour six fossiles spectaculaires de Ptychodus au Mexique, révélant que ces squales appartenaient au groupe des Lamniformes, qui comprend de nombreuses espèces de requins modernes, des grands blancs aux requins pèlerins.

Selon les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B : Biological Sciences, il s’agit d’une découverte intrigante, étant donné que les Lamniformes actuels sont des prédateurs actifs chassant au large, quand les organismes durophages (se nourrissant de proies dures) modernes évoluent près des côtes.

« Il s’agit du seul requin durophage connu à avoir évolué en pleine mer », explique Vullo. « Ce qui suggère qu’il s’attaquait à des organismes pélagiques bien protégés, comme les grandes ammonites et les tortues de mer. »

Jusqu’à 9,7 mètres de long

Les spécimens étudiés mesuraient moins de 3 mètres de long, mais sur la base des dents découvertes au fil des décennies, l’équipe estime que les plus grands représentants du genre Ptychodus auraient mesuré jusqu’à 9,7 mètres, soit le double de la taille des grands blancs (dont les femelles mesurent entre 4,6 et 4,9 mètres).

« Les requins Ptychodus étaient répandus à l’époque du Crétacé et occupaient probablement une place importante dans les chaînes alimentaires marines », commente Charles Underwood, de l’université Birkbeck de Londres.

« Vers la fin de cette période, ces grands requins étaient probablement en concurrence directe avec certains grands reptiles marins ciblant le même type de proies », poursuit le scientifique. « Ce qui pourrait expliquer leur disparition peu de temps avant l’événement majeur responsable de l’extinction des dinosaures non aviaires. »

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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