requin-baleine
— Fata Morgana by Andrew Marriott / Shutterstock.com

De récentes analyses ont révélé que les requins-baleines ingéraient non seulement du krill, mais également de grandes quantités de matières végétales. Faisant de ces animaux filtreurs pouvant mesurer jusqu’à 18 mètres de long les plus grandes créatures omnivores de la planète.

Géants omnivores

Détaillée dans la revue Ecology, cette découverte réalisée par Mark Meekan et ses collègues de l’Australian Institute of Marine Science a impliqué l’examen de différents échantillons de plancton prélevés sur le récif de Ningaloo, en Australie-Occidentale, et de biopsies de requins-baleines fréquentant ces eaux. Une comparaison étroite des acides amidés et gras a révélé que les tissus des squales contenaient des composés présents dans la sargasse, espèce d’algue commune à Ningaloo.

« Nous pensons qu’au cours de l’évolution, les requins-baleines ont acquis la capacité de digérer une partie de la sargasse entrant dans leurs intestins », estime Meekan. « L’image de squales venant à Ningaloo pour se régaler de krill était incomplète. Ceux-ci consomment également une importante quantité d’algues. »

« Sur la terre ferme, les animaux les plus imposants ont toujours été herbivores. Dans l’océan, nous pensions que les animaux devenus vraiment massifs, comme les baleines et les requins-baleines, se nourrissaient exclusivement d’animaux ressemblant à des crevettes et de petits poissons, un échelon plus haut dans la chaîne alimentaire », poursuit le chercheur. « Il s’avère que les tendances évolutives au sein de ces deux environnements présentent davantage de similitudes qu’on ne l’estimait jusqu’à présent. »

Requin baleine
― Aaronejbull87 / Shutterstock.com

Un apport végétal essentiel au métabolisme et à la croissance des squales

L’analyse d’isotopes stables spécifiques dans les tissus de requins a permis aux chercheurs de déterminer précisément quels composés étaient effectivement assimilés par leur organisme.

« Le requin-baleine, qui nage dans l’eau avec la gueule ouverte, va ingérer beaucoup de choses différentes », souligne Meekan. « Examiner directement le contenu de son estomac ou de ses intestins ne nous permettrait pas de savoir précisément quelle proportion a été consommée pour alimenter son métabolisme ou soutenir sa croissance. »

Si des recherches supplémentaires s’avéreront nécessaires pour mieux cerner l’évolution et le comportement de ces créatures fascinantes, l’équipe a découvert que la matière végétale constituait non seulement une importante source d’énergie pour les requins-baleines, mais également un aliment essentiel à leur développement (probablement davantage que le krill).

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