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L’histoire de Pluton et Charon a commencé avec un « baiser volé », selon une nouvelle étude

Elle dure depuis des milliards d’années

Pluton
— © NASA / JHUAPL / SwRI

De récentes simulations suggèrent une brève collision entre Pluton et son imposante lune Charon, avant que cette dernière ne s’installe sur une orbite stable autour de la planète naine.

Baiser cosmique

Avec un diamètre de 1 212 kilomètres, contre 2 376 pour Pluton, Charon est de loin le plus grand de ses cinq satellites naturels. L’une des principales théories suggère que ce corps glacé massif s’est formé à partir des débris libérés lors de l’impact d’un vaste objet de la ceinture de Kuiper avec l’ancienne neuvième planète du Système solaire, il y a environ 4,5 milliards d’années.

Un tel scénario, similaire à celui qui aurait donné naissance à la Lune, expliquant difficilement l’orbite rapprochée de Charon (8 fois le diamètre de Pluton), Adeene Denton et ses collèges de l’université de l’Arizona ont exploré une autre piste : une brève étreinte des deux corps, demeurant liés par la gravité une fois séparés.

Alors que les précédentes simulations considéraient essentiellement Pluton et Charon comme des fluides dépourvus de « force de cohésion », des recherches récentes ont montré que dans le cas d’objets de masse inférieure à celle de la Lune, leur composition influençait largement l’issue de la collision.

Le baiser musclé de Pluton et Charon — © Robert Melikyan / Adeene Denton

Des simulations plus pointues

En prenant en compte la nature particulière de Pluton et Charon, qui auraient à l’origine été constituées à 85 % de roche et à 15 % de glace, l’équipe a déterminé que la seconde aurait percuté la première selon un angle de 45 degrés, à près d’un kilomètre par seconde.

Au bout d’une poignée d’heures seulement, la proto-lune se serait détachée et mise en rotation autour de Pluton, avant de rejoindre son orbite actuelle.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature Geoscience, ce « baiser » musclé aurait probablement suffisamment réchauffé les entrailles des deux corps pour que Pluton développe un océan souterrain. De futures observations pourraient permettre de confirmer ce scénario.

En octobre dernier, le télescope James-Webb avait détecté pour la première fois du dioxyde de carbone et du peroxyde d’hydrogène sur Charon.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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