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En matière de longévité et de survie pendant de longues périodes sans nourriture, l’espèce de tique africaine Argas brumpti se révèle très difficile à battre, selon une étude récemment publiée.

« Leur longévité constitue apparemment un record pour n’importe quelle espèce de tique »

Observées en laboratoire pendant 45 ans par l’entomologiste Julian Shepherd de l’université de Binghamton, dans l’État de New York, certaines de ces créatures ont vécu jusqu’à 27 ans, ce qui est bien supérieur à la moyenne de 2 à 3 ans pour les espèces de tiques en général. Une partie des arachnides a par ailleurs été capable de survivre pendant huit ans sans aucune nourriture, et un spécimen femelle a été observé en train de pondre des œufs quatre ans après la mort du dernier mâle du groupe.

« Leur longévité constitue apparemment un record pour n’importe quelle espèce de tique », écrit Shepherd dans un article récemment publié dans le Journal of Medical Entomology. « Un tel retard dans la reproduction met en évidence leur capacité de stockage à long terme de spermatozoïdes viables et s’avère également sans précédent chez ces créatures. »

Offertes à Shepherd en 1976, les tiques initiales (dont la progéniture continue à se reproduire aujourd’hui) évoluaient dans un environnement contrôlé : 21 °C et 81 % d’humidité relative. Lorsque la source de nourriture (lapins, souris et sang de rats) s’est tarie en 1984, la recherche sur la survie a commencé, et c’est à mi-chemin de ce jeûne de huit ans que la dernière tique mâle originale est morte.

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« Je suis toujours fasciné par la capacité d’adaptation des organismes à leur environnement », souligne Shepherd. « Dans ce cas, un environnement sec avec un accès pratiquement nul à l’eau pendant de longues périodes et un mode de vie impliquant de très longs intervalles sans nourriture. »

Des créatures fascinantes

Les A. brumpti sont relativement grandes pour des tiques, mesurant jusqu’à 20 millimètres de long. On les observe souvent à proximité des terriers et des termitières, en quête d’hôtes potentiels. S’il leur arrive de mordre les humains, elles ne sont toutefois à l’origine d’aucune maladie connue. Ces créatures ont également une peau lisse et molle, sans les plaques dures que l’on trouve chez les espèces de tiques plus connues.

Pour Shepherd, la prochaine étape consistera à établir la longévité de la progéniture des tiques originales. Les spécimens les plus jeunes ont été envoyés en Afrique du Sud, où leur ADN est actuellement étudié.

« Comprendre comment ces créatures parviennent à surmonter de tels défis peut nous éclairer sur la capacité d’autres organismes, y compris nous, à y faire face », conclut le chercheur.

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