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Un record : cette étrange créature aquatique possède le plus grand génome du règne animal

Une fois déplié, son ADN s’étendrait ainsi sur 55 mètres

Lepidosiren paradoxa — © Katherine Seghers / Louisiana State University

Le dipneuste d’Amérique du Sud est récemment devenu l’animal possédant le plus grand génome connu, avec des cellules renfermant près de 30 fois plus d’ADN que les nôtres.

Génome record

Décrit comme un véritable défi technique, le séquençage du génome de Lepidosiren paradoxa a révélé qu’il comportait pas moins de 90 milliards de paires de base. Une fois déplié, son ADN s’étendrait ainsi sur 55 mètres, contre deux mètres à peine pour son pendant humain.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature, il s’agit d’une véritable prouesse, en raison de la quantité d’énergie nécessaire pour reproduire une telle quantité d’ADN a chaque division cellulaire.

« Une telle capacité de stockage implique des cellules beaucoup plus grandes que la normale », souligne Axel Meyer, de l’université de Constance, en Allemagne. « Nous avons découvert que 18 des 19 chromosomes du dipneuste sud-américain s’avèraient plus grands qu’une seule copie du génome humain. »

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— peterschreiber.media / Shutterstock.com

Ces quantités faramineuses de matériel génétique seraient le résultat d’un « parasitage » dû à des « gènes sauteurs », fragments d’ADN capables de se répliquer ou de se déplacer dans d’autres parties du génome. Chez L. paradoxa, ce dernier se serait enrichi d’environ 3,7 milliards de paires de base (soit l’équivalent de plus d’une copie du génome humain) tous les 10 millions d’années.

Éclairer les origines des tétrapodes

Apparus il y a plus de 400 millions d’années, les dipneustes sont des poissons osseux se distinguant par leur respiration à la fois brachiale et pulmonaire, illustrant le passage des vertébrés d’environnements exclusivement aquatiques à la terre ferme, leur longévité exceptionnelle, pouvant dépasser un siècle, et leur capacité à régénérer leurs nageoires et leur queue.

L’équipe a également découvert que le génome de Protopterus annectens, ultime espèce de dipneuste moderne à ne pas avoir bénéficié d’un tel séquençage, comportait 40 milliards de paires de base. De telles données pourraient notamment contribuer à éclairer les origines des tétrapodes.

À l’heure actuelle, le record du plus grand génome connu (plus de 160 milliards de paires de base) est détenu par une petite fougère calédonienne.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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