
Cocorico. Le 12 février, un réacteur tokamak français a franchi une nouvelle étape dans la quête de l’énergie de fusion, en parvenant à maintenir son plasma pendant plus de 22 minutes.
Un nouveau record
Souvent présentée comme un Graal pour un avenir énergétique neutre en carbone, la fusion nucléaire vise à recréer les réactions se produisant dans les entrailles du Soleil, où une température et une pression extrêmes se combinent pour forcer la fusion d’atomes séparés en hélium, ce qui libère d’énormes quantités d’énergie.
Les réacteurs tokamaks sont conçus pour recréer ce processus sur Terre, en confinant magnétiquement un plasma ultra-chaud grâce à une série de bobines placées autour d’un réacteur sphérique.
Pour que cette approche devienne « viable », avec des dispositifs produisant davantage d’énergie qu’ils n’en consomment, les gaz les alimentant devront atteindre une température d’au moins 150 millions de degrés pendant une période suffisante pour produire un effet d’emballement aboutissant à une réaction auto-entretenue.
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— CEA (@CEA_Officiel) February 18, 2025
👀Nouveau record obtenu dans le tokamak WEST, opéré sur le centre CEA de Cadarache : il a maintenu un plasma de fusion chaud de plusieurs dizaines de millions de degrés pendant 22 minutes avec 2,6 gigajoules d'énergie injectée. pic.twitter.com/mZgk2HTlb1
Il y a quelques jours, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) a établi un nouveau record du monde en matière de durée. Grâce à l’injection de 2 MW de puissance de chauffage, le tokamak WEST, installé à Cadarache (Bouches-du-Rhône) a maintenu un plasma d’hydrogène à plusieurs dizaines de millions de degrés pendant 1 337 secondes.
Des expériences cruciales
Selon le CEA, le plasma s’avérant instable par nature, de telles expériences sont essentielles pour s’assurer de la fiabilité des composants utilisés pour le confiner. Au cours des prochains mois, l’équipe de WEST espère atteindre des durées de plusieurs heures cumulées, en augmentant progressivement sa température.
Les données récoltées se révéleront précieuses pour le programme international ITER, considéré comme l’initiative la plus prometteuse dans le développement de la production pratique d’énergie de fusion, et dont le réacteur de pointe devrait être mis en service en 2039.
Plus tôt ce mois-ci, des images satellites récentes avaient révélé la construction d’une immense installation nucléaire de recherche sur la fusion en Chine.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
Étiquettes: fusion nucléaire
Catégories: Technologie, Actualités