— Rost9 / Shutterstock.com

De récentes recherches ont révélé que la fonte des glaciers et l’épuisement des nappes phréatiques, dus au réchauffement climatique anthropique et aux activités de pompage, avaient notablement accéléré la dérive polaire.

Une nette accélération de la dérive des pôles

L’axe de la Terre est une ligne invisible qui relie les pôles nord et sud géographiques de la planète. Cependant, cet axe n’est pas fixe puisqu’il est fonction du centre de masse de la planète, ou barycentre, qui peut changer si la masse de la planète est considérablement redistribuée. C’est exactement ce qui s’est produit au cours des trois dernières décennies en raison du réchauffement climatique, ayant entraîné la fonte de centaines de milliards de tonnes de glace au niveau des pôles.

Selon cette nouvelle étude publiée dans la revue Geophysical Research Letters, la position des deux pôles s’est déplacée d’environ 4 mètres depuis 1980. Si cela peut sembler peu, étant donné qu’un tel déplacement n’affecte en rien le cours de nos vies ou celui de la nature et n’a pas d’effet sur la navigation, qui repose sur la localisation des pôles magnétiques, il s’agit d’une nouvelle preuve accablante de l’influence des activités humaines sur la planète.

Précédemment, le satellite GRACE, exploité conjointement par la NASA et le Centre aérospatial allemand (DLR), avait fourni des données gravimétriques fiables montrant que la fonte des glaciers était responsable des mouvements des pôles géographiques entre 2005 et 2012. Les chercheurs de l’Académie chinoise des sciences ont étendu ce lien à la période antérieure au lancement du satellite, intervenu en 2002.

La fonte des glaciers en Alaska, au Groenland, dans les Andes méridionales, en Antarctique, dans le Caucase et au Moyen-Orient s’est accélérée au milieu des années 90, devenant le principal moteur poussant les pôles de la Terre à une dérive soudaine et rapide vers 26°E à un rythme de 3,28 millimètres (0,129 pouce) par an. L’intensité de la couleur sur la carte montre où les changements dans l’eau stockée sur Terre (principalement sous forme de glace) ont eu l’effet le plus fort sur le mouvement des pôles entre avril 2004 et juin 2020. Les graphiques en médaillon représentent le changement de la masse des glaciers (en noir) et le changement calculé de l’eau sur terre (en bleu) dans les régions où l’influence est la plus forte — © Deng et col. / Geophysical Research Letters / AGU

L’équipe a déterminé que la direction de la dérive polaire s’était déplacée du sud vers l’est, depuis 1981, et que la vitesse moyenne du phénomène avait largement augmenté ces dernières années, avec une dérive 17 fois plus rapide sur la période 1995-2020 par rapport à 1981-1995. Une accélération coïncidant avec des fontes massives dans l’Arctique et l’Antarctique.

Des quantités phénoménales d’eau extraites des réservoirs souterrains profonds depuis 1970

Si la fonte rapide des glaces polaires sous l’effet du réchauffement climatique a largement contribué à cette dérive, elle n’est pas la seule responsable. Toute redistribution importante de la masse peut modifier le barycentre de la planète, et il s’est avéré que l’humanité avaient extrait plus de 18 milliers de milliards de tonnes d’eau des réservoirs souterrains profonds au cours des 50 dernières années.

Auparavant stockée et concentrée à certains endroits de la planète, celle-ci s’est maintenant répandue dans les océans et les mers, participant ainsi au déplacement des pôles. L’analyse a montré que les plus grands changements s’étaient produits dans des régions comme la Californie, le nord du Texas, Pékin et le nord de l’Inde, ayant pompé de grandes quantités d’eau souterraine à des fins agricoles.

S’abonner
Notifier de
guest

4 Commentaires
Le plus populaire
plus récent plus ancien
Inline Feedbacks
View all comments
PapounetUT
PapounetUT
2 années

Ce qui me fait rire ou pleurer c’est que toutes les grandes puissances le savent mais ce sont les chinois qui nous le disent.
Combien d’autres vérités de ce genre nos gouvernements occidentaux nous cachet-ils ?

First
First
2 années

Et peut etre aussi la force opposée au décollage de nos fusées loin de l’équateur…