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Pourquoi certains pensent que nous vivons dans la matrice ?

Elon Musk estime que les chances d'une "réalité de base" sont de l'ordre d'un milliard contre un

Matrice
— ltummy / Shutterstock.com

L’idée que notre réalité pourrait n’être qu’une illusion n’est pas nouvelle et a été le sujet de débats philosophiques depuis des millénaires. Avec l’avancée de la technologie, cette question a pris un tour nouveau et intrigant, alimentée par des figures publiques et des intellectuels tels que Nick Bostrom. 

L’hypothèse de la simulation

L’idée que notre réalité pourrait être une illusion remonte à l’Antiquité. Cependant, le film Matrix de 1999 a popularisé cette notion, en proposant un monde où les humains sont plongés dans une simulation informatique créée par des machines intelligentes. Bien que ce soit un concept de science-fiction, il a été pris au sérieux par des penseurs et des entrepreneurs. Elon Musk, par exemple, a déclaré que les chances que nous vivions dans ce qu’il appelle la « réalité de base » sont astronomiquement faibles.

En 2003, Nick Bostrom, philosophe et professeur à Oxford, a publié un article intitulé Are You Living in a Computer Simulation ?. Il y développe ce qui est maintenant appelé l’hypothèse de la simulation. Selon cette théorie, si l’humanité (ou toute autre espèce intelligente) survit assez longtemps pour développer une puissance de calcul avancée, elle serait capable de créer des « simulations d’ancêtres » très complexes. 

Ces simulations seraient tellement avancées qu’elles pourraient même être dotées d’une forme de conscience. Bostrom propose trois scénarios possibles, parmi lesquels un seul peut être vrai : soit nous nous anéantissons avant de pouvoir créer des simulations, soit nous ne sommes pas intéressés par leur création, soit nous vivons déjà dans une simulation.

Évaluation des probabilités

Évaluer les chances que nous vivions dans une simulation est difficile. Une approche, basée sur une analyse bayésienne, estime que les chances sont d’environ 50/50, en tenant compte de problèmes tels que la diminution de la puissance de traitement au fur et à mesure que l’on descend dans les couches de la simulation. David Kipping, astronome à l’université Columbia, soutient que le jour où nous développerons la technologie pour créer des simulations, la probabilité que nous soyons dans une simulation passera presque à une certitude.

Certains chercheurs ont tenté de réfuter l’hypothèse de la simulation en se basant sur des limites inhérentes à la mécanique quantique. Par exemple, simuler l’effet Hall thermique nécessiterait une puissance de calcul supérieure au nombre total d’atomes dans l’Univers observable. Cependant, les partisans de l’hypothèse contre-argumentent en disant que l’Univers qui héberge notre simulation pourrait avoir des lois physiques totalement différentes et donc des capacités de calcul bien plus grandes.

— © Jernej Furman / Flickr

Vers un test de l’hypothèse de la simulation

Bien sûr, les partisans de la théorie de la simulation pourraient rétorquer que le quantum n’est généralement pas simulé ou que l’Univers au-dessus de nous possède une capacité de calcul bien plus importante. Pour certaines personnes, cependant, la preuve que nous vivons dans une réalité de base pourrait ne pas être suffisante, puisque le simulateur peut toujours tromper et nous égarer.

Plusieurs propositions ont été faites pour tester si notre Univers est une simulation. Un groupe a suggéré d’appliquer un test de la double fente modifié en 2017 pour déterminer le point où la réalité est rendue. Plus loin encore, un autre informaticien a suggéré des voies d’évasion possibles.

Une approche consisterait à créer un paradoxe informatique que le simulateur ne pourrait pas résoudre, ou à utiliser trop de ressources, ce qui forcerait la simulation à s’arrêter. Une autre serait d’étudier la structure de notre Univers à l’échelle la plus petite possible pour détecter des anomalies, considérées comme des « bugs » dans la simulation, afin d’avoir des pistes exploitables, selon des chercheurs comme Roman Yampolskiy. Par ailleurs, des recherches récentes montrent que notre réalité est une simulation virtuelle.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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  • Sans aller jusqu’à imaginer un monde virtuel comme dans Matrix, on peut déjà observer que tout ce que nous percevons n’est pas perçu directement (la lumière arrive sur un objet, est renvoyée jusqu’au fond de l’oeil, l’image étant d’ailleurs à l’envers à ce moment là, puis transformée en signal électrique, reconstruire et remise à l’endroit par le cerveau, et enfin analysée pour identifier les objets, leur donner un nom, etc). Donc, on peut voir que nous vivons dans un « micro passé », puisqu’entre le moment où c’est perçu et le moment où on le comprend (que ce soit pour les images, les sons, les odeurs, etc), il y a toujours un micro décalage. Et que toute perception est interprétée conceptuellement.
    De plus, nous percevons chacun notre univers au travers de nos filtres, construits à partir de notre expérience de vie : une situation peut générer une émotion chez une personne et rien du tout (ou l’émotion contraire !) chez son voisin.
    Enfin, nous ne percevons pas tous la même chose : une image déformée à cause d’un problème de vision (myopie ou autre) ou d’une maladie (daltonien, jaunisse, être aveugle ou sourd…), le fait d’être humain (on ne voit pas les infra rouges, ultra violets, on n’entend pas les ultra sons), certains ont des perceptions ultra-sensorielles, nous n’avons pas tous appris la même chose (un enfant ne sachant pas encore, ou voir du texte dans une langue qu’on ne comprend pas, ou entendre parler d’un sujet qu’on connaît ou pas…).
    Donc, si on se rend compte de cela, on voit qu’on vit déjà dans une « interprétation » partielle et partiale de notre réalité, nous avons chacun notre réalité et non « une unique » réalité commune à tous…