
Pour aboutir à un avenir dans lequel dominerait l’énergie propre, il est essentiel de développer des réacteurs à fusion nucléaire. De nombreuses entreprises à travers le monde travaillent actuellement dans cet objectif, et parmi elles figure la société canadienne General Fusion. Cette entreprise a récemment franchi une étape clé dans ses recherches.
Les défis techniques
La fusion nucléaire – le procédé qui alimente les étoiles comme notre Soleil – est depuis longtemps présentée comme une solution potentielle pour répondre efficacement aux besoins énergétiques mondiaux, dans la mesure où elle promet théoriquement la production d’une énergie propre et abondante. Contrairement à la fission nucléaire – qui alimente actuellement toutes les centrales nucléaires dans le monde – la fusion ne produit pas de déchets radioactifs persistants et dispose d’une réserve de combustible quasi illimitée. Cependant, parvenir à une fusion nucléaire contrôlée sur Terre présente de nombreux défis.
Certes, les scientifiques ont déjà plusieurs fois réussi à induire artificiellement des réactions de fusion, mais cela ne s’est encore fait qu’à petite échelle. Des obstacles d’ordre économique, scientifique et surtout technique doivent encore être surmontés pour une éventuelle exploitation industrielle. Sur le plan scientifique et technique, l’un des défis majeurs consiste à produire du plasma, ou plus précisément à produire les conditions nécessaires qui permettent au plasma d’initier la réaction de fusion grâce à des températures extrêmes, de la maintenir stable et de le confiner magnétiquement pour éviter les pertes.
Une première
Il existe encore de nombreux autres problèmes à surmonter au sujet du plasma, mais le premier obstacle concerne sa production. Pour la toute première fois, l’entreprise canadienne General Fusion a réussi à franchir cette étape avec une technique sur laquelle elle travaille depuis plus de deux décennies : la fusion nucléaire à cible magnétisée. Il s’agit d’une technologie de fusion nucléaire qui combine les caractéristiques de la fusion par confinement magnétique et de la fusion par confinement inertiel.
Contrairement aux approches de fusion nucléaire conventionnelles qui reposent sur des lasers coûteux ou des aimants supraconducteurs, la fusion par cible magnétisée utilise des pistons à vapeur afin d’assurer la compression mécanique qui permet de créer les conditions de fusion grâce à de brèves impulsions. Cette méthode unique permet une conception de centrale électrique plus évolutive et plus rentable. Cette approche permet également à la centrale nucléaire de produire son propre combustible tout en intégrant une méthode d’extraction et d’utilisation de l’énergie générée.
General Fusion travaille sur cette technologie depuis la création de l’entreprise en 2002. C’est finalement avec son plus récent prototype de réacteur nucléaire – le Lawson Machine 26 (LM26) – que l’entreprise a réussi à créer le premier plasma magnétisé contenu dans sa chambre cible. Pour réussir cet exploit, les chercheurs de l’entreprise ont construit 24 injecteurs de plasma, créé plus de 200 000 plasmas et généré des neutrons de fusion à partir de compressions de plasma. Grâce aux enseignements tirés de ces expériences, ils ont conçu, assemblé et exploité le LM26 en un temps record de 16 mois. Bien qu’il s’agisse d’une réussite significative, il reste encore beaucoup à faire avant de pouvoir commercialiser l’énergie produite grâce à cette technique. Pour rappel, la fusion nucléaire se rapproche de plus en plus de la stabilité.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: New Atlas
Étiquettes: Plasma, fusion nucléaire
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