Vue d’artiste de Maip macrothorax — © Agustín Ozán

Une série de fouilles menées en Patagonie a conduit à la découverte d’os fossilisés appartenant à une espèce de raptor jusqu’alors inconnue, se distinguant par sa taille et sa large cavité thoracique.

Des créatures préhistoriques redoutables

Ces dernières années, d’impressionnants fossiles de reptiles préhistoriques ont été mis au jour en Argentine, incluant celui du plus grand animal terrestre connu et d’un redoutable dinosaure « sans bras ». Récemment décrit dans la revue Scientific Reports, le mégaraptor Maip macrothorax était un superprédateur qui arpentait les forêts patagoniennes il y a quelque 70 millions d’années.

Comme leur nom l’indique, les mégaraptors étaient les plus grands représentants de cette famille de dinosaures emblématiques, régulièrement mise en avant dans la franchise Jurassic Park. Mesurant entre 6 et 8 mètres de long, ceux-ci n’étaient peut-être pas aussi imposants et puissants que d’autres carnivores comme le T. rex, mais s’avéraient sans doute encore plus effrayants.

Pourvues de longues pattes fines et d’os partiellement creux leur conférant une agilité hors du commun, ces créatures préhistoriques étaient nées pour courir. Une fois à la hauteur de leur proie, elles la saisissaient avec leurs bras exceptionnellement robustes et utilisaient leurs puissantes griffes incurvées, mesurant jusqu’à 35 cm de long, pour la dépecer.

Silhouette du Maip macrothorax avec les os fossilisés découverts représentés en blanc (A). Reconstruction de sa cavité thoracique (B). Disposition initiale des ossements exhumés (C) — © Aranciaga Rolando et al. / Scientific Reports 2022

L’ombre de la mort

Plus grande espèce de mégaraptor découverte à ce jour, Maip macrothorax mesurait entre 9 et 10 mètres de long pour un poids avoisinant les 5 tonnes. Le terme « Macrothorax » fait référence à l’impressionnante cavité thoracique (mesurant un peu plus de 1,20 mètre de large) de la créature, tandis que « Maip » est le nom d’un esprit maléfique dans la mythologie du peuple indigène local.

« Pour les Tehuelches, Maip représentait l’ombre de la mort, ce qui nous semblait approprié pour cette gigantesque et redoutable créature du Crétacé », explique Mauro Aranciaga Rolando, auteur principal de l’étude.

Débutées en 2019, les fouilles ayant conduit à la mise au jour de ces os fossilisés avaient dû être interrompues en raison de la pandémie de Covid-19. L’équipe espère retourner sur les lieux courant 2023 afin de les poursuivre.

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