Une équipe d’archéologues israéliens a récemment découvert une structure pyramidale monumentale vieille de 2 200 ans dans le désert de Judée. Située à proximité de Nahal Zohar, à environ 20 kilomètres au sud de Massada, cette trouvaille apporte un éclairage nouveau sur l’histoire de la région à l’époque hellénistique. Elle s’inscrit dans le cadre d’un vaste projet visant à préserver le patrimoine historique et à localiser d’autres manuscrits de la mer Morte.
Une construction imposante aux fonctions multiples
Selon l’Autorité israélienne des antiquités (IAA), la pyramide, construite avec de grosses pierres taillées à la main, mesure entre cinq et six mètres de haut. Longtemps considérée comme une simple tombe, elle révèle aujourd’hui une histoire bien plus complexe.
Des fouilles approfondies ont permis d’y retrouver une grande variété d’objets : rouleaux de papyrus, récipients en bronze, fragments de mobilier, pièces de monnaie et textiles. Ces indices suggèrent que le site aurait initialement servi de forteresse stratégique avant d’être réaffecté en mausolée monumental au fil du temps.
Selon Eitan Klein, codirecteur des fouilles, l’édifice aurait joué un rôle crucial durant la domination ptolémaïque, une dynastie grecque qui contrôlait la région. Son emplacement stratégique sur une route commerciale essentielle reliant Edom (l’actuelle Jordanie) à Gaza laisse penser qu’il aurait servi de poste de contrôle et de collecte d’impôts pour le compte des autorités ptolémaïques.
2,200-year-old pyramidal structure discovered in Judean Deserthttps://t.co/07VutaUPjp pic.twitter.com/EvgT6kdTa6
— HeritageDaily (@HeritageDaily) March 25, 2025
Un projet ambitieux de préservation
La mise au jour de cette structure s’inscrit dans un projet de recherche et de conservation lancé il y a huit ans. Financé par le ministère du Patrimoine et l’Autorité israélienne des antiquités (IAA), ce programme a permis d’explorer 180 kilomètres de falaises et d’identifier près de 900 grottes. Grâce au climat aride de la région, de nombreux objets organiques, jusque-là bien conservés, ont pu être récupérés.
Parmi les trouvailles les plus marquantes figurent des inscriptions grecques sur papyrus, vraisemblablement des documents liés à des transactions fiscales, ainsi que des pièces de monnaie datant des périodes ptolémaïque et séleucide. Ces découvertes permettent de mieux dater le site et de comprendre son rôle historique. « Découvrir des écrits aussi anciens est extrêmement rare. C’est le rêve de tout archéologue », a déclaré Eitan Klein.

Des mystères encore à élucider
Malgré les pillages antérieurs, les chercheurs ont pu extraire des objets rares et précieux, notamment des outils en bois et des étoffes anciennes. La découverte de pièces frappées sous Antiochos IV Épiphane, figure emblématique de l’histoire de Hanoukka, atteste d’une occupation du site entre le IIIe et le début du IIe siècle avant notre ère. Cependant, les raisons de son abandon demeurent incertaines : conflits armés, catastrophes naturelles ou évolutions politiques sont autant d’hypothèses envisagées.
Les recherches se poursuivent afin de déterminer la fonction exacte de cette structure. Tour de guet, forteresse, tombe ou un mélange de ces usages ? Les archéologues espèrent que de futures découvertes répondront à ces questions. Par ailleurs, l’implication de bénévoles dans le projet contribue à sensibiliser le public à l’importance de la préservation du patrimoine historique.
Pour rappel, un manuscrit biblique vieux de 2 000 ans a également été découvert dans le désert de Judée ainsi que quatre épées romaines vieilles de 1 900 ans.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: Arkeonews
Étiquettes: pyramide, désert, israël
Catégories: Actualités, Histoire