
La traduction du plus long papyrus rédigé en grec jamais trouvé dans le désert de Judée a offert des détails captivants sur un sombre procès antique, s’étant déroulé il y a près de deux millénaires.
Procès antique
Découvert au milieu du XXe siècle, le document avait été initialement attribué aux Nabatéens, qui occupaient plusieurs parties du Moyen-Orient à l’époque hellénistique et romaine. Il a fallu attendre 2014 pour que celui-ci, conservé dans un musée de Jérusalem, bénéficie d’un réexamen, révélant qu’il était en fait rédigé en grec. Détaillée dans la revue Tyche, une nouvelle analyse a offert un aperçu sans précédent de son contenu.
Comportant 133 lignes, ce texte évoque le procès de deux Juifs nommés Saulos et Gadalias, ainsi que de leurs complices Chaereas et Diocles. La mention de la visite d’Hadrien en Judée et du nom de Tineius Rufus, qui administrait à cette époque la région, a permis de déterminer qu’il s’était tenu entre 130 et 132 de notre ère.
Une telle datation implique que les crimes de Saulos et Gadalias ont été perpétrés peu de temps avant la révolte de Bar Kokhba, ayant opposé la population juive à l’Empire romain entre 132 et 136 de notre ère. Les deux individus étaient également accusés de « sédition », suggérant qu’ils aient contribué à mettre le feu aux poudres.
A newly translated papyrus found in Israel provides information about criminal cases and slave ownership in the Roman Empire. https://t.co/qTYF0cz3Ph
— Live Science (@LiveScience) January 29, 2025
De lourdes accusations
Selon le papyrus, Saulos aurait fictivement transféré la propriété de trois esclaves à Chaereas, dans le but de contourner le système de taxation romain alors en vigueur. Fils de notaire et décrit comme « un homme facile à acheter », Gadalias était quant à lui accusé d’actes violents, de banditisme, d’extorsion et de contrefaçon de monnaie.
Les auteurs de la nouvelle étude précisent qu’il s’agit du procès romain en Judée le mieux documenté après celui de Jésus. Bien que son issue ne soit pas précisée, il est probable que Saulos, Gadalias et leurs co-accusés aient été lourdement punis.
« Les peines en cas de falsum [falsification] allaient de l’expropriation et l’exil à la condamnation aux travaux forcés et à la peine capitale », écrivent les chercheurs. « Ce, y compris pour les membres de la classe privilégiée des honestiores. »
Début 2023, la fiche de paie d’un soldat romain avait été découverte en Israël.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: empire romain
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