Aller au contenu principal

Vous pourrez bientôt savoir si vous souffrez d’un cancer avec une simple prise de sang

Les cancers sont les principales causes de mortalité dans le monde, ayant provoqué 8,8 millions de décès rien qu’en 2015 selon l’OMS. Si de nombreux traitements existent pour endiguer ces terribles maladies, il est souvent difficile, coûteux et contraignant de se faire dépister et de recevoir les soins en temps et en heure. Mais avec cette innovation tout droit venue des États-Unis, l’espoir de détecter le cancer avant l’apparition de symptômes est désormais possible.

 

Une seule prise de sang pour détecter un cancer

Nickolas Papadopoulos, principal auteur de l’étude parue dans la célèbre revue Science, affirme que lui et ses collègues sont parvenus à détecter de façon précoce les 8 types de cancers les plus fréquents – ovaire, foie, pancréas, oesophage, colon, estomac, poumon, sein – grâce à une seule prise de sang. Le principe est… plus ou moins simple. L’équipe de l’Université John Hopkins a utilisé la « biopsie liquide », une méthode qui détecte relativement facilement la présence de cellules cancéreuses au sein de l’ADN. Des fragments d’ADN porteurs de mutations et de marqueurs protéiques (des molécules liées aux cancers) sont ainsi analysés. Contrairement à la biopsie classique, dans laquelle on prélève une petite partie d’organe ou de tissu, cette biopsie liquide est bien moins invasive.

Le Cancer SEEK (nom donné à l’innovation) a ainsi été testé sur 1005 patients, certes déjà atteints d’un cancer, mais à des stades suffisamment précoces pour qu’il ne se soit pas disséminé dans l’organisme. Pour les cancers des ovaires, du foie, de l’estomac, du pancréas et de l’oesophage, le taux de détection a varié entre 69 et 98 %. En revanche, pour le cancer du sein, ce taux chute à 33 %… En moyenne, les huit cancers les plus fréquents ont tout de même été détectés à 70 % !

Par la suite, le test a été pratiqué sur 812 patients sains, sans aucun symptôme ni aucun cancer. Et le Cancer SEEK a tout de même détecté par sept fois une maladie. Un très faible nombre d’erreurs donc, qu’il faut pourtant considérer afin de mieux développer la technologie.

Une simple prise de sang pour détecter un cancer.

 

Pour l’instant, un simple espoir

« Cette méthode aurait le potentiel pour changer totalement la manière dont nous dépistons le cancer », affirme Nickolas Papadopoulos. Si pour l’instant, les résultats avancés sont probants, le Cancer SEEK demeure une méthode de détection des cancers qu’il faut encore faire grandir. En effet, les patients sur lesquels a été utilisée cette biopsie liquide étaient déjà tous atteints d’un cancer.

Paul Pharoah, professeur d’épidémiologie du cancer à l’Université de Cambridge, qui n’a pas participé à l’étude, a fait parvenir au Guardian son opinion sur le sujet : « D’abord, 80 % des cancers évalués étaient des cancers de stade 2 [des tumeurs qui mesurent entre 2 et 5 centimètres] ou 3 [qui commencent à se propager aux tissus voisins], et donc assez avancés. Démontrer qu’un test peut détecter des cancers avancés ne signifie pas que le test sera utile pour détecter un cancer symptomatique au stade précoce, et encore moins un cancer présymptomatique. Le taux de détection pour les cancers de stade 1 [tumeur dont la taille est inférieure ou égale à 2 cm] n’était que de 40 % ».

« DÉMONTRER QU’UN TEST PEUT DÉTECTER DES CANCERS AVANCÉS NE SIGNIFIE PAS QUE LE TEST SERA UTILE POUR DÉTECTER UN CANCER […] AU STADE PRÉCOCE ET ENCORE MOINS UN CANCER PRÉSYMPTOMATIQUE. »

Pour autant, Chris Abbosh, officiant à l’UCL Cancer Institute, a aussi été interrogé par le quotidien britannique et s’est montré bien plus dithyrambique quant au Cancer SEEK : « C’est l’une des premières études à combiner les biomarqueurs protéiques à l’ADN tumoral comme outil de dépistage et à utiliser cet outil sur un vaste panel de patients atteints d’un cancer ». D’après l’équipe, le Cancer SEEK pourrait coûter moins de 500 $ par individu.

Pour continuer sur leur lancée, les chercheurs de John Hopkins ont commencé une étude de 5 ans sur 50 000 femmes âgées de 65 à 75 ans, et ne présentant aucun cancer, pour savoir si Cancer SEEK peut dépister une éventuelle tumeur.

Le Cancer SEEK analyse des fragments d’ADN porteurs de mutations.

Par Steve Tenre, le

Source: The Guardian

Étiquettes: , , , , , , , , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *