Très bonne nouvelle pour l’avenir des animaux sauvages ! Tigres, ours, éléphants, lions… la Ville de Paris veut enfin interdire leur présence dans les cirques. Une délibération qui va être votée lors du prochain conseil qui aura lieu du 12 au 14 novembre et qui vise à proscrire leurs spectacles d’ici 2022.

Une situation catastrophique de longue date

La question des spectacles d’animaux sauvages dans les cirques a déjà été mise sur le tapis il y a quelques années. La fuite puis l’abattage d’un tigre du cirque Bormann Moreno en novembre 2017 dans le XVe arrondissement de Paris avait fait couler énormément d’encre et avait fait polémique. Les élus parisiens avaient alors voté l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques. Cette mesure n’était cependant pas entrée en vigueur.

« La législation actuelle ne le permet pas. Tous les arrêtés en ce sens pris par des villes ont été systématiquement annulés par la justice », explique Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris chargée de la nature et de la biodiversité. Seul l’État a la possibilité de modifier l’arrêté ministériel du 18 mars 2011 qui stipule que les « animaux d’espèces non-domestiques (sont autorisés) dans les établissements de spectacles itinérants ».

— Sergey Petrov / Shutterstock.com

Une suppression des spectacles avec animaux sauvages d’ici 2022 ?

Cette décision est notamment appuyée par les écologistes. Politiques, élus municipaux et autres acteurs extérieurs se sont réunis autour de la question afin de discuter avec les responsables de cirques entre 2018 et 2019. « L’idée n’était pas de mettre les professionnels sur la paille mais de leur permettre de vivre correctement », explique Pénélope Komitès.

Si la décision est finalement adoptée, les spectacles avec des animaux sauvages seront interdits d’ici 2022. En échange de leur arrêt, la municipalité s’engage à soutenir financièrement des mesures de reconversion et l’achat de nouveaux matériels. Un montant de ces aides qui est encore « en cours de réflexion », précise la mairie de Paris. Les animaux, quant à eux, seront mis en retraite dans des refuges adaptés ou des zoos.

Par ailleurs, Paris menace les plus réticents en affirmant qu’elle pourrait ne plus accorder les autorisations d’occupation temporaire du domaine public dès janvier 2020 et donc d’interdire leur présence sur le sol de la capitale.

Seulement 1 cirque sur 3 est favorable

Jusqu’à présent, seul un des trois grands cirques parisiens a accepté cette décision : il s’agit du cirque Pinder. Un accord qui devrait être signé « en début d’année prochaine ». Le cirque Bouglione, quant à lui, a exprimé sa volonté d’attaquer la mairie de Paris suite à la déposition de l’arrêté. Le cirque Arlette Gruss le refuse également. Alors que Bouglione souhaite « ne pas s’exprimer alors que des discussions sont en cours avec le ministère de la Culture », le cirque Arlette Gruss assume sa décision.

« Il n’y a que le ministère de l’Environnement qui a le pouvoir d’interdire les animaux sauvages dans les cirques », selon Francesco Bouglione. « (J’attends que) le gouvernement intervienne sur la question et arrête de prendre des mesurettes en matière de bien-être animal », s’indigne Paris Animaux Zoopolis.

Même si l’opinion publique semble favorable à cette mesure, avec 65 % des personnes interrogées défavorables à la présence des animaux sauvages dans les cirques, selon un sondage réalisé par la SPA, la Fondation Brigitte Bardot et la Fondation droit animal, éthique et sciences sur OpinionWay au mois d’octobre 2019, une autre partie du public tient tout de même à ce type de spectacle. « On a lancé un questionnaire sur Internet concernant les numéros préférés. Sur les 3 000 réponses, ce sont les fauves qui arrivent en tête », explique le porte-parole du cirque Arlette Gruss, Rémy Becuwe. Son représentant explique également que « légalement, il n’est pas possible de justifier aujourd’hui une telle interdiction. Mais l’État va bientôt parler. Si ça devient interdit, on se pliera à la loi, il n’y a pas de problème. En attendant, on est autorisé à le faire, donc on le fait. » Une mesure qui en laisse donc plus d’un sceptique et qui suscite d’intenses réactions.

« Des groupes de travail sur le bien-être animal de la faune sauvage captive (animaux dans le cirques, zoos, delphinariums…) ont été créés. La question de la place des animaux sauvages dans les cirques y est abordée, et fait l’objet de travaux en cours de la part du gouvernement. La ministre Elisabeth Borne fait du bien-être animal un dossier prioritaire et annoncera des décisions dans les prochaines semaines. Elle a reçu ces dernières semaines les associations de protection animale ainsi que les professionnels des cirques pour y travailler », a expliqué le ministère de la Transition écologique. Alors que ces nombreux cirques accueillant des animaux sauvages sont pointés du doigt, l’Allemagne a mis en place une nouvelle alternative.


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1 Commentaire
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Chantal FRAN
Chantal FRAN
4 années

l’État ne fera rien comme pour beaucoup de maltraitance d’animaux domestiques .