Les infections sexuellement transmissibles (IST), comme le SIDA, sont encore aujourd’hui un véritable fléau. Les préservatifs constituent la seule protection efficace contre ces maladies, mais leur coût peut être un facteur dissuasif fort, notamment pour les jeunes. C’est pourquoi, dès le 10 décembre, les boîtes de préservatifs de la marque Eden seront remboursées, lorsque la demande sera accompagnée d’une prescription médicale.

 

LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES EXPLOSENT EN FRANCE

Selon l’enquête LaboIST publiée par Santé publique France au mois de juillet 2018, les infections sexuellement transmissibles ont explosé en France entre 2012 et 2016. Le nombre de cas a triplé, tandis que les conséquences de ces maladies peuvent être graves sur la santé si elles sont mal soignées, voire pas du tout. En effet, les IST peuvent provoquer une infertilité, le SIDA, un cancer des ovaires ou encore des maladies hépatiques et neurologiques. Toutes les trois minutes, dans le monde, une adolescente est contaminée par le virus du SIDA.

Une situation dramatique. Et selon le communiqué de presse SMEREP à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, un étudiant sur deux déclare ne pas utiliser de préservatif à chaque rapport sexuel. Pourtant, comme le souligne la Haute Autorité de Santé (HAS), les préservatifs constituent « la seule méthode efficace contre les IST, y compris le SIDA ». Pour remédier à cette situation, le laboratoire français citoyen Majorelle a interrogé la Haute Autorité de Santé pour proposer le premier préservatif remboursable sur prescription médicale.

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EDEN, LE PREMIER PRÉSERVATIF REMBOURSÉ EN FRANCE

Après étude de la proposition du laboratoire, la Haute Autorité de Santé a finalement jugé que le service rendu par les préservatifs masculins EDEN pouvaient justifier un remboursement par l’Assurance maladie. Alors, ces derniers ne pourront être obtenus qu’en pharmacie, avec une prescription médicale. Le ministère de la Santé a précisé dans un communiqué que les Français pourront avoir des « boîtes de 6, 12 ou 24 préservatifs (…) en officine de pharmacie sur présentation d’une prescription d’un médecin ou d’une sage-femme », et ce, « à compter du 10 décembre ».

Cette décision historique intervient dans le cadre de la Stratégie Nationale de Santé 2018-2022 dont l’objectif est « zéro nouvelle infection à VIH et l’élimination des IST en tant que problèmes majeurs de Santé Publique en 2030 ». Cela paraît inatteignable, pourtant, selon un sondage Elabe réalisé du 15 au 22 novembre 2018, 75 % des jeunes de 15 à 24 ans seraient prêts à utiliser davantage le préservatif masculin si celui-ci était remboursé par la Sécurité Sociale. Dans les faits, les préservatifs EDEN bénéficieront d’un remboursement de 60 % par l’Assurance maladie.

Comme le rappelle le laboratoire citoyen Majorelle dans son communiqué de presse, le coût actuel de prise en charge des infections sexuellement transmissibles s’élève à deux milliards d’euros, dont 1,6 milliard pour le VIH. En effet, cela coûte 11 000 € par an pour un patient atteint du virus de l’immunodéficience humaine. Alors, à moins de six euros la boîte de 24 préservatifs, cette nouvelle mesure de prévention devrait permettre à l’Assurance maladie de réaliser d’importantes économies dans le futur !

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