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Au large de l’Australie, un poulpe décide qu’une raie ferait un bon déjeuner

Un comportement plutôt rare

Le monde sous-marin est rempli de comportements fascinants qui sont souvent invisibles pour la plupart des gens. Si les chercheurs parviennent parfois à déchiffrer le comportement des cétacés ou à identifier des créatures jusqu’alors inconnues, les plongeurs amateurs peuvent eux aussi être témoins de moments exceptionnels. C’est exactement ce qui est arrivé à Jules Casey, une plongeuse passionnée qui explore régulièrement les eaux entourant la péninsule de Mornington, au sud-est de l’Australie. Lors d’une de ses sorties en mer, Casey a filmé une pieuvre géante aux prises avec une raie. 

Depuis plusieurs mois, Jules Casey suit les allées et venues d’une pieuvre qu’elle a baptisée « Priscilla ». Ce céphalopode, appartenant à l’espèce appelée pieuvre maorie (ou Octopus tetricus), s’est habitué à la présence de la plongeuse au point de tolérer ses caméras et même de venir à leur rencontre. « Je la vois presque tous les jours, elle me laisse l’accompagner pendant ses chasses et s’approche souvent pour interagir avec mon objectif », raconte Casey sur ses réseaux sociaux.

Les pieuvres maories peuplent les eaux tempérées autour de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Connues pour leur taille imposante, parmi les plus grandes espèces de l’hémisphère sud, ces pieuvres vivent généralement dissimulées dans des crevasses ou des abris qu’elles transforment en véritables tanières. Leur alimentation est variée : crabes, mollusques, poissons… et parfois, d’autres pieuvres.

Mais ce jour-là, Priscilla s’est attaquée à une proie plutôt inhabituelle. Pendant près d’une heure, Casey a observé la pieuvre tenter de faire passer une étrange créature par l’entrée étroite de son repaire. La prise en question ? Un requin banjo, aussi appelé raie violoniste. Malgré son apparence, ce poisson appartient à une famille apparentée aux raies et aux requins, celle des Rhinobatidae, qu’on surnomme aussi poissons-guitares. Ce sont des espèces benthiques, qui vivent près du fond marin et se nourrissent de crustacés comme les crabes et les crevettes.

« Elle essayait de plier la raie en deux pour la faire entrer dans son abri », explique Casey. « Finalement, elle a réussi à tirer l’animal à l’intérieur d’une statue submergée et l’a consommé en plusieurs heures. »

Ce comportement de prédation sur une raie est plutôt rare pour une pieuvre, mais il ne s’agit pas du seul comportement inhabituel observé chez cette espèce. Des images étonnantes ont récemment montré des pieuvres maories se hissant sur le dos de requins mako à nageoires courtes, une scène encore mal comprise par les scientifiques. Par ailleurs, les poulpes s’automutilent tragiquement après l’accouplement, et nous savons enfin pourquoi.

Une raie et un poulpe
— JENG BO YUAN / Shutterstock.com © Sylke Rohrlach / Wikimedia Commons

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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