Suite à la découverte d’étranges formes semblables à des portes dans le désert d’Arabie Saoudite, les questions fusent sur l’origine, la fonction ou l’âge de ces monuments longtemps méconnus. David Kennedy, professeur d’archéologie, enquête sur ces « portes »mystérieuses visibles sur Google Earth. Et elles semblent être riches en surprises…

 

DU VIRTUEL AU RÉEL

En octobre dernier, David Kennedy, professeur d’archéologie et d’histoire romaine à l’Université occidentale d’Australie, avait révélé au monde d’étranges formes visibles dans le désert d’Arabie Saoudite. Plus de 400 structures en forme de porte et de cerf-volant avaient pu été observées grâce à Google Earth, faisant l’objet le 17 octobre d’un article dans la revue Live Science. Suite à cette annonce étonnante, David Kennedy a été invité seulement 4 jours plus tard par les autorités saoudiennes à survoler les sites en question afin de mieux les observer.

C’est une opportunité unique qui a été offerte à David Kennedy. Cela fait en effet 20 ans que le professeur est passionné et intrigué par ces « portes » visibles à la fois en Arabie Saoudite mais aussi au Yémen et en Jordanie. Les « portes » en question, érigées par milliers au cœur du désert ont pu lui révéler une partie de leurs secrets et notamment leurs noms : les Harrats.

 

COMMENT SONT CES HARRATS ?

Les Harrats sont des alignements de roches basaltiques réalisées sur le sol de champs de lave, très présents notamment en Arabie saoudite. Le pays comporte beaucoup d’anciens volcans à l’activité importante mais la dernière éruption recensée daterait de l’an 670. Qualifiées d’ouvrages des Anciens par les Bédouins, elles ont des tailles et des formes variées. Les plus grandes peuvent mesurer jusqu’à 373 mètres de long sur près de 80 mètres de large.

Si ces portes fascinent aujourd’hui les scientifiques suite à leur découverte numérique, l’intérêt pour les Harrats est bien plus ancien qu’on ne le pense. Dès les années 1920, des pilotes survolant la Syrie avaient déjà remarqué ces étranges formes dans le désert. Presque 100 ans plus tard, elles font l’objet d’observations plus poussées car quelques grandes questions demeurent comme la fonction de ces Harrats ou encore leur âge.

 

UN MYSTÈRE BIENTÔT ÉLUCIDÉ ?

David Kennedy a encore beaucoup de travail à faire pour résoudre le mystère des « portes d’Arabie ». S’il a commencé à les étudier via l’imagerie satellite avec l’aide du docteur Abdullah al-Sa’eed, un collègue basé à Riyad, l’Harrat Khaybar et l’Harrat Uwayrid (les champs de lave qu’il a déjà observé) ont encore des choses à lui apprendre.

Si le travail de recherche est important, David Kennedy a émis quelques hypothèses quant à la fonction des Harrats. Selon lui, certaines d’entre elles pourraient avoir un lien avec l’agriculture ou la chasse. Leur architecture aurait pu permettre de piéger des gazelles. Une autre piste évoque l’idée que ce sont des complexes funéraires. « . L’enquête de terrain, en est à ses balbutiements et elle mérite d’être poursuivie de toute urgence par des fouilles archéologiques pour pouvoir procéder à des datations radiocarbones « .

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