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Découverte en Colombie de traces d’une mystérieuse population humaine ancestrale

Elle s'est éteinte il y a environ deux millénaires

Colombie population squelette
— Xolodan / Shutterstock.com

Des chercheurs ont identifié une énigmatique population préhistorique de chasseurs-cueilleurs. Ayant franchi le pont terrestre reliant l’Amérique centrale au nord de la Colombie il y a 6 000 ans, elle aurait disparu il y a environ deux millénaires.

Disparition complète

Publiée dans la revue Science Advances, la nouvelle étude a impliqué le séquençage génétique des restes de 21 individus qui vivaient sur le plateau de Bogotá au cours des derniers millénaires. Andrea Casas-Vargas et ses collègues ont établi que les ossements mis au jour sur le site de haute altitude de Checua, vieux d’environ 6 000 ans, étaient ceux de descendants du premier groupe humain à s’être répandu à travers l’Amérique du Sud.

De façon intrigante, aucune correspondance étroite n’a été mise en évidence avec les génomes vieux de moins de deux millénaires et ceux de groupes autochtones actuels. Ce qui implique un « renouvellement complet de la population » dans la région de Bogotá à cette époque.

« La disparition complète des traces génétiques d’une population ancestrale est inhabituelle, en particulier en Amérique du Sud », soulignent les chercheurs, ajoutant que ces chasseurs-cueilleurs des hauts plateaux colombiens n’étaient pas non plus liés à d’anciennes cultures nord-américaines célèbres, telles que les Clovis.

adn
— peterschreiber.media / Shutterstock.com

L’émergence des cultures Herrera et Muisca

Si l’on ignore précisément pourquoi cette ancienne population s’est éteinte, sa disparition coïncide avec l’émergence de la culture Herrera il y a environ 3 000 ans. Connus à travers leurs céramiques élaborées, les groupes humains associés pratiquaient l’agriculture et auraient ensuite donné naissance à la culture Muisca.

Les liens génétiques et culturels entre les Herrera, les Muisca et les populations indigènes sud-américaines actuelles sont bien documentés. On estime notamment que les langues chibchanes, toujours parlées dans certaines parties du nord de la Colombie, ont été introduites par ces deux cultures.

Globalement, ces nouvelles recherches suggèrent que le développement de la culture du maïs et de la poterie à travers l’Amérique du Sud a été favorisé par un profond renouvellement démographique plutôt qu’une forme de diffusion culturelle. En d’autres termes : une seconde vague de migrants a complètement remplacé les premiers habitants de la région.

En 2023, une vaste analyse génétique avait éclairé l’origine des Amérindiens.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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