Une nouvelle étude menée par l’Environmental Working Group (EWG) suggère qu’une seule portion de poisson d’eau douce par an correspondrait à un mois de consommation d’eau chargée de produits chimiques éternels.
Des niveaux alarmants de PFAS
Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) comprennent des milliers de composés chimiques résistant à la chaleur et hydrophobes, propriétés expliquant leur utilisation à grande échelle depuis des décennies pour fabriquer des ustensiles de cuisine antiadhésifs, des emballages alimentaires ou des vêtements imperméables. Liés au développement de diverses affections, telles que le cancer, ceux-ci sont constitués de molécules très stables, leur permettant de persister au sein de l’environnement.
Publiés dans la revue Environmental Research, ces nouveaux travaux ont impliqué l’analyse de plus de 500 échantillons de filets de poissons prélevés dans les cours d’eau, lacs et étangs américains entre 2013 et 2015, dont la concentration médiane de PFAS atteignait 9 500 nanogrammes par kilogramme (avec un maximum de 11 800 nanogrammes par kilogramme pour les poissons provenant des Grands Lacs).
S’avérant 280 fois plus importants que ceux détectés dans la plupart des échantillons provenant de poissons vendus en grandes surfaces, de tels niveaux impliquent que la consommation d’un seul poisson d’eau douce puisse entraîner une exposition aux PFAS similaire à l’ingestion quotidienne, pendant un an, de poissons du commerce.
« Les PFAS ne disparaissent pas lorsque les produits sont jetés ou rincés. Nos recherches montrent que les méthodes d’élimination les plus courantes peuvent finir par conduire à une pollution environnementale supplémentaire », souligne Tasha Stoiber, auteure principale de l’étude.
Un « cas d’école d’injustice environnementale »
Selon les chercheurs, ces niveaux alarmants de produits chimiques éternels dans les poissons d’eau douce sont causés par les rejets de plus de 40 000 pollueurs industriels aux États-Unis, ainsi que par des milliers d’installations de fabrication, de décharges municipales, de stations d’épuration, d’aéroports et de sites où des mousses anti-incendie contenant des PFAS ont été utilisées.
Les poissons d’eau douce constituant une source importante de protéines pour de nombreuses personnes, leur contamination par les PFAS menace la santé des communautés qui dépendent de la pêche pour leur subsistance, faisant de l’exposition aux polluants chimiques dans les poissons d’eau douce un « cas d’école d’injustice environnementale ».
« L’identification des sources d’exposition aux PFAS est une priorité urgente en matière de santé publique », conclut Stoiber.
Par Yann Contegat, le
Source: Earth
Étiquettes: pollution, poisson, PFAS
Catégories: Actualités, Santé
Il est urgent d’attendre l’étude contradictoire avant de sortir ce genre d’affirmation !!