Une étude d’Harvard révèle que les décès liés au coronavirus sont beaucoup plus importants dans les régions polluées. Alors que, sous Obama, des mesures avaient été adoptées pour réduire la pollution atmosphérique, Trump a pensé qu’il serait judicieux de les annuler.
Un air pollué aggrave les risques de décès du Covid-19
Une étude menée par Harvard montre qu’une exposition à un air pollué augmente fortement les risques de décès liés au coronavirus. Pour réaliser cette étude, les chercheurs se sont basés sur la collecte de données de 3 000 comtés des États-Unis, ce qui représente environ 98 % de la population. Ils en ont conclu qu’un nombre élevé de particules fines causait plus de morts qu’à un endroit où il y en a moins. Dans cette étude, il est dit par exemple que si Manhattan avait ne serait-ce que sensiblement réduit son niveau de particules fines depuis ces 20 dernières années, de nombreux décès dus au Covid-19 auraient pu être évités.
Le même type d’étude avait été menée en Italie par la Société de médecine environnementale (Sima). En collaboration avec les universités de Bologne et de Bari, les médecins ont mis en exergue le fait que l’épidémie s’accélère anormalement vite dans les provinces où se concentrent le plus les particules fines. La poussière fait ainsi office « d’autoroute » pour le virus, selon Leonardo Setti, de l’université de Bologne, à La Repubblica. Brescia, premier foyer de contamination dans la péninsule, est également la ville la plus polluée d’Italie. En 2003 déjà, une étude affirmait que les personnes vivant en zone polluée avaient 84 % de chances en plus de mourir du SRAS.
La nécessité de réduire les émissions de particules fines n’a jamais été aussi importante
Alessandro Miani, président de la Sima, insiste sur la nécessité de « réduire les émissions de particules fines au minimum« . Le confinement sert aussi à cela : le virus ne circule plus du fait des mesures de distanciation sociale, mais également parce que cela cause une chute de la pollution. Ainsi, New Delhi a-t-elle pratiquement perdu son nuage de pollution, et les émissions de dioxyde d’azote en Île-de-France ont chuté de plus de 60 %. La Chine respire également mieux, les animaux s’emparent des zones habituellement réservées aux humains, comme ici à Cagliari, où on a pu apercevoir des dauphins, ce qui ne s’était pas vu depuis longtemps.
Malheureusement, le président des États-Unis ne semble pas faire le rapprochement entre changement climatique et propagation de virus. Ainsi, il a récemment fait annuler une loi de 2009 qui imposait une réduction de la consommation et des émissions des véhicules. Selon l’administration Trump, cela permettrait aux Américains d’acheter des voitures plus neuves et plus sûres, mais cette même analyse de l’administration présidentielle prouve également que cela causerait plus de morts prématurées.
La pollution de l’air est un fléau depuis longtemps déjà, causant des morts prématurées du fait de difficultés respiratoires notamment. Ce que l’on sait moins, c’est que le coronavirus a pu se développer aussi facilement à cause de cette pollution atmosphérique, c’est pourquoi il est plus que jamais urgent de la réduire si on veut éviter d’autres pandémies plus dangereuses.
Par Marine Guichard, le
Source: New York Times
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