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Ce poisson évoluant dans des eaux glaciales présente une particularité unique chez les vertébrés

Une colonie géante a été découverte au sud de l’Antarctique

Poisson des glaces de Jonas
— © Purser et al. / Current Biology 2022 / CC-BY

Les environnements hostiles de l’Antarctique ont conduit au développement d’adaptations assez remarquables, permettant le maintien de fonctions vitales, chez différentes espèces. Parmi elles, le poisson des glaces de Jonas.

Pâleur fantomatique

Membre de la famille des Channichthyidae, Neopagetopsis ionah constitue un excellent exemple de la flexibilité, et de la résilience, de la vie aquatique. Apparue il y a plusieurs dizaines de millions d’années, l’espèce a fait face à un refroidissement signicatif des eaux antarctiques, qui l’a contrainte à occuper une nouvelle niche écologique.

Le fait d’évoluer dans des environnements aux températures négatives a largement façonné la vision et le métabolisme de N. ionah, avec une mutation conduisant à l’apparition d’une caractéristique physiologique unique chez les vertébrés.

« Leur incapacité à produire de l’hémoglobine et des globules rouges se traduit par un sang transparent, donnant à ces créatures une pâleur fantomatique », détaillait une étude publiée en 2003.

Chez ce poisson, l’oxygène est directement transporté par le plasma sous forme dissoute. L’absence de myoglobine, permettant normalement le stockage de ce gaz vital dans les tissus musculaires, est compensée par un débit et un volume sanguin accrus, qui soutiennent sa respiration.

Des populations prospères

En 2022, une équipe allemande avait annoncé la découverte d’une colonie prospère et sans équivalent de poissons des glaces de Jonas dans la mer de Weddell (au sud de l’Antarctique), à des profondeurs comprises entre 400 et 500 mètres.

Selon leurs estimations, celle-ci s’étendait sur au moins 240 kilomètres carrés, et comportait 60 millions de nids actifs. Jusqu’alors, le plus grand site de nidification connu pour ce type de poisson n’en recensait qu’une soixantaine.

« L’idée qu’une zone de reproduction aussi vaste soit passée aussi longtemps sous les radars est absolument fascinante », s’enthousiasmaient à l’époque les chercheurs, militant pour qu’elle devienne une aire marine protégée. Évoquée pour la première fois en 2016, cette possibilité n’a toujours pas abouti.

Pour aller plus loin, découvrez le « poisson revenant », cette créature des profondeurs à l’apparence extraterrestre.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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