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Découverte de la plus ancienne tombe humaine connue en Afrique

Cette sépulture âgée de 78 000 ans est celle d'un petit garçon

Image d’illustration — tatui suwat / Shutterstock.com

Pour en arriver à ce que nous sommes aujourd’hui, l’humanité a traversé des millions d’années d’existence et d’évolution. Pour cela, l’humain a appris à s’adapter et à adapter son environnement pour construire son mode de vie, ses coutumes et ses civilisations. Parmi l’une de nos plus vieilles coutumes, il y a l’enterrement, et les scientifiques viennent de découvrir la plus ancienne tombe humaine connue en Afrique.

Une preuve de la pratique de l’inhumation par les humains du Pléistocène

Selon une nouvelle étude réalisée par les scientifiques du musée national du Kenya et de l’Institut Max Planck en Allemagne, une tombe vieille de près de 80 000 ans découverte en Afrique est la plus ancienne sépulture humaine connue du continent. Plus précisément, la tombe est située à Panga ya Saidi, une grotte près de la côte kenyane. Enterré il y a environ 78 000 ans, le corps trouvé dans la tombe est celui d’un enfant qui a été nommé Mtoto par les chercheurs (un mot swahili qui signifie « enfant »), et dont l’âge est estimé entre deux ans et demi et trois ans. Un examen des ossements trouvés a également pu déterminer que Mtoto était un garçon, et qu’il appartient à la lignée des Homo sapiens ayant vécu durant le Pléistocène.

Selon les archéologues, l’enfant a été retrouvé soigneusement couché sur le côté, recroquevillé, avec une sorte d’oreiller sous la tête et recouvert d’un linceul. Les chercheurs ont expliqué que c’était la preuve qu’il s’agit bien d’une sépulture. « Seuls les humains traitent les morts avec ce respect, ces soins, cette tendresse. C’est l’une des premières preuves que nous ayons en Afrique sur les humains vivant dans le monde physique et aussi dans le monde symbolique », a ainsi expliqué la paléoanthropologue Maria Martinón-Torres, auteure principale de l’étude, à Live Science.

Si l’étude publiée dans la revue Nature peut ainsi affirmer que l’enfant a été mis dans cette grotte selon des pratiques funéraires, les chercheurs ignorent la cause de son décès. L’état des ossements explique en grande partie pourquoi la cause du décès n’a pu être établie. Ce même paramètre explique également le fait que les résultats de l’étude n’ont pu être publiés que très récemment, alors que les ossements ont été découverts en 2017 après plus de quatre ans de recherches sur le site.  

Une découverte riche en informations sur l’évolution de la culture humaine

Quoi qu’il en soit, la découverte de cette tombe vieille de près de 80 000 ans est une information très importante sur l’évolution de la culture humaine. Cette découverte est d’autant plus importante que jusqu’à ce jour, les scientifiques n’ont découvert que deux autres sépultures anciennes en Afrique, a rapporté Futura Sciences. L’une de ces tombes a été découverte en Égypte et date d’il y a 68 000 ans, tandis que l’autre a été trouvée en Afrique du Sud et est âgée entre 58 000 et 74 000 ans. Les scientifiques ont expliqué que cette quasi-absence de preuves de pratique funéraire en Afrique s’expliquait par le manque de recherches effectuées dans cette partie du globe, ainsi que par le climat qui ne favorise pas la conservation sur le continent.  

En dehors de l’Afrique, les scientifiques ont découvert des tombes anciennes datant d’il y a environ 120 000 ans en Eurasie. Dans le cas de ces sépultures eurasiennes, on y avait trouvé des ossements d’individus adultes, mais également des ossements de Néandertaliens, et non seulement des humains modernes. « La sépulture de Panga ya Saidi montre que l’inhumation des morts est une pratique culturelle partagée par les Homo sapiens et les Néandertaliens. Cette découverte soulève des questions sur l’origine et l’évolution des pratiques mortuaires entre deux espèces humaines étroitement liées, et sur la mesure dans laquelle nos comportements et nos émotions diffèrent les uns des autres », a expliqué le professeur Michael Petraglia, coauteur de l’étude, dans un communiqué.

Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: Smithsonianmag

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