Les producteurs de séries TV françaises commencent à mettre en place des mesures prometteuses en matière d’écologie. Réduire l’utilisation des gobelets, privilégier le train à la voiture pour les déplacements, réduire les sources de lumière. Tourner une série sans gaspiller et en réduisant l’impact environnemental est donc un défi majeur pour les producteurs.

Les impacts d’un tournage sur l’environnement

Les tournages de séries TV sont soumis à de la surconsommation de déplacement, de matériel ou encore d’alimentation. Le secteur audiovisuel émet en moyenne un million de tonnes de CO2 dans l’atmosphère chaque année, selon le Centre national du cinéma (CNC). D’ailleurs, le quart est directement lié aux tournages.

Certains techniciens, travaillant sur des séries tournées en France, affirment que l’on « utilise parfois des sources de lumière qui ont 50 ans et une consommation monstrueuse ». Pourtant, les producteurs semblent davantage se préoccuper de la question environnementale avec des lieux de tournage récurrents. Comme le rapporte Joanna Gallardo, de la Commission du film de la région Ile-de-France, des outils ont déjà été mis en place depuis plusieurs années. Il semblerait donc que nous n’en soyons qu’au début de ce processus en faveur de l’écologie.

La place des éco-managers

Un éco-manager fait partie intégrante des tournages des séries TV. Il a recours à de larges champs d’action. En effet, il veille à la réalisation de déplacements peu polluants, à la gestion de l’alimentation et à la réduction des bouteilles plastiques. Il veille à sensibiliser l’ensemble des membres d’un tournage afin de limiter les impacts sur l’environnement.

La saison 3 de la série Canal+ Baron noir, dont le tournage s’est achevé en Octobre, a fait l’objet de pratiques éco-responsables. Un éco-manager est intervenu afin de gérer les déchets. Comme le souligne la jeune société d’éco-tournage SECOYA, 21.000 gobelets et 9.000 capsules ont pu être épargnés. Elle conseille d’ailleurs les productions sur ces nouvelles pratiques.

— gnepphoto / Shutterstock.com

Comment réagissent les professionnels face à de tels changement ?

En plus de la gestion du tournage, la profession tente de s’organiser au mieux depuis plusieurs années. Mais les changements sont longs à se mettre en place, les habitudes sont fortement ancrées. Il n’est donc pas simple de faire évoluer les choses.

Malgré tout, l’argument économique porte ses fruits. Dans un secteur où le budget est essentiel, faire des économies est primordial. C’est à ce sujet que le collectif Ecoprod a conçu des guides de bonnes pratiques et un bilan carbone des tournages, du nom de « Carbone Clap ». De plus, la CNC, membre d’Ecoprod et important financier de la création télévisuelle, envisage de créer un cadre de référence sur les émissions carbone. Il serait alors pris en compte dans les critères de sélection des dossiers de financement des séries. D’ailleurs, la région Ile-de-France propose déjà un bonus écologique pour les éco-tournages.

En ce qui concerne l’Union européenne, le projet Green Screen réunit la France, Londres et les Flandres. En novembre, 25 innovations technologiques, ayant pour objectif de réduire l’impact environnemental de l’audiovisuel, vont être proposées. « Les régisseurs viennent désormais de plus en plus vers nous, notamment depuis la COP21. Il faut maintenant une vraie volonté des diffuseurs (les chaînes et les plateformes) et les producteurs s’y mettront », comme l’affirme Joanna Gallardo. Ainsi, la dimension écologique va évoluer progressivement sur les lieux de production. Il est important de reconnaître notre responsabilité face à de tels enjeux.

Mise à jour 28/10/2019 : Une personne citée dans l’article nous a informé ne pas être en relation avec Netflix contrairement à ce que notre source affirmait. Nous avons pris soin de retirer la mention de l’article et de rectifier le contenu tout en vous informant de cette modification.

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