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Des chercheurs chinois ont mis au point une nouvelle méthode surprenante pour lutter contre le cancer. Utilisant des plaquettes sanguines modifiées, celle-ci combine deux types de thérapies expérimentales.

Une approche combinée

Plusieurs nouvelles approches anticancéreuses prometteuses ont vu le jour ces dernières années, comme l’immunothérapie, qui consiste à surcharger le système immunitaire de l’organisme pour l’aider à mieux cibler les tumeurs. La thérapie photothermique (PTT), quant à elle, utilise des nanoparticules qui chauffent et tuent les cellules cancéreuses lorsqu’elles sont exposées à la lumière. Pour cette nouvelle étude présentée dans la revue Science Advances, les deux techniques ont été combinées avec l’aide de plaquettes modifiées.

Dans la circulation sanguine, les plaquettes ont la tâche importante de former des caillots lorsqu’elles détectent des dommages au niveau des vaisseaux sanguins. Ici, les chercheurs de l’Académie chinoise des sciences les ont spécifiquement modifiées de manière à ce qu’elles endommagent les cellules cancéreuses, créant une boucle de rétroaction positive incitant d’autres plaquettes à se joindre à la lutte.

Pour les amener à causer ces dommages, l’équipe a chargé les plaquettes de nanoparticules photothermiques sensibles à la lumière infrarouge proche, ainsi que d’un médicament immunostimulateur. L’idée étant que ces plaquettes modifiées soient introduites dans la circulation sanguine du patient, puis qu’une lumière infrarouge soit focalisée sur la tumeur. Exposées à celle-ci, les plaquettes chauffent et endommagent les vaisseaux sanguins, ce qui a pour effet d’attirer un plus grand nombre d’entre elles sur le site.

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Dans le même temps, les plaquettes libèrent le médicament immunostimulateur, qui attire l’attention du système immunitaire et engendre une forte réponse à l’échelle de l’organisme, l’aidant à s’attaquer non seulement à la tumeur ciblée mais également aux métastases susceptibles de s’y être propagés. En prime, les dommages causés par la chaleur créent des « proplaquettes » encore plus petites, transportant les médicaments plus profondément dans la tumeur. Selon l’équipe, cela pourrait également prévenir la récidive du cancer.

Des résultats préliminaires impressionnants

L’équipe a testé cette technique sur neuf modèles différents de souris et a constaté que les animaux ayant reçu le traitement complet s’en sortaient beaucoup mieux que les groupes non traités ou ayant reçu un traitement partiel. Chez les souris ayant bénéficié du traitement complet, le développement de la tumeur s’était presque complètement arrêté, et 100 % d’entre elles avaient survécu pendant toute la durée de l’expérience (soit 100 jours), quand la totalité des rongeurs des autres groupes étaient morts au cours des 50 premiers jours.

Bien qu’il s’agisse de travaux préliminaires et qu’il reste par conséquent beaucoup de travail avant de pouvoir envisager un tel traitement chez l’Homme, les chercheurs chinois nourrissent d’importants espoirs à son sujet.

« Ces résultats s’avèrent très prometteurs pour l’utilisation de cette nouvelle plateforme de plaquettes biomimétiques dans des thérapies anticancéreuses performantes et combinées », a estimé le professeur Ma Guanghui, co-auteur de l’étude.

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