Au moins trois des 37 espèces de plantes recensées dans un guide par des médecins américains au cours de la guerre de Sécession se révèleraient efficaces contre les superbactéries, ces microorganismes résistants aux antibiotiques. Explications.

Utiliser des extraits de plantes pour combattre les superbactéries

Entre 1861 à 1865, la guerre de Sécession a fait plus de 600 000 morts aux États-Unis, et les médecins ont été confrontés à une véritable pénurie de médicaments au plus fort du conflit. Ce manque les a poussés à se tourner vers la nature, et à établir un guide recensant 37 plantes destinées à soigner les infections des soldats blessés. Récemment, des chercheurs de l’Université Emory ont étudié trois d’entre elles et constaté qu’elles possédaient des vertus insoupçonnées.

Les chercheurs ont testé des extraits d’écorces et de galles du chêne blanc, de feuilles et d’écorces de peuplier tulipe et de feuilles de canne du diable, sur trois espèces dangereuses de superbactéries associées aux infections de plaies, et se révélant résistantes aux antibiotiques. La première de ces bactéries, appelée Acinetobacter baumannii, avait fait des ravages durant la guerre en Irak, tandis que la seconde, Staphylococcus aureus, se propageant par le sang et infectant les organes distants de la plaie, était considérée comme la plus dangereuse.

Des résultats prometteurs

La troisième bactérie analysée par les scientifiques était quant à elle Klebsiella pneumoniae, cause majeure d’infections dans les hôpitaux pouvant entraîner des cas de pneumonie et de choc septique qui mettent en jeu le pronostic vital du patient. Au cours des test réalisés en laboratoire, ces derniers ont constaté que les extraits de chêne blanc et de peuplier tulipe inhibaient non seulement la croissance de Staphylococcus aureus, mais également celle d’Acinetobacter baumannii et de Klebsiella pneumoniae.

De leur côté, les extraits de canne du diable se sont révélés très efficaces contre Staphylococcus aureus, en inhibant la formation de biofilms agissant comme des boucliers à antibiotiques, et en bloquant la détection du quorum, ce qui empêchait les superbactéries de fabriquer davantage de toxines. Bien qu’aucun extrait n’ait permis de tuer les bactéries ciblées, ces plantes pourraient se révéler essentielles pour lutter contre les infections, à l’heure où la résistance aux antibiotiques devient un problème mondial.

Pour les chercheurs, la prochaine étape va désormais consister à identifier les composés responsables de leur activité antimicrobienne.

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