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Ces boucles d’oreilles et labrets vieux de 11 000 ans sont les plus anciens piercings au monde

Ils offrent un aperçu fascinant des pratiques culturelles néolithiques

boucles d'oreilles néolithiques
— © Baysal et al. / Antiquity 2024

Les fouilles d’un site néolithique en Turquie ont conduit à la découverte d’ornements préhistoriques en pierre et en verre, constituant les plus anciens piercings avérés.

Piercings préhistoriques

Décrits dans la revue Antiquity, ces dizaines d’artefacts vieux de 11 000 ans ont été mis au jour à Boncuklu Tarla, dans la province turque de Mardin. Si de précédentes découvertes avaient suggéré l’utilisation de perforations corporelles près d’un millénaire plus tôt, les nouveaux ornements ont été trouvés autour des cavités buccales et auditives des squelettes, indiquant clairement qu’il s’agissait de piercings.

L’analyse de 85 d’entre eux, mesurant au minimum 7 millimètres de diamètre, a révélé qu’ils avaient été façonnés à partir de pierre calcaire, de galets de rivière et d’obsidienne. L’examen ostéologique de l’un des squelettes a révélé une usure inhabituelle des incivises inférieures, contact répété avec une pierre percée sous la lèvre inférieure, constituant l’exemple le plus précoce de labret connu.

Selon les auteurs de l’étude, ces ornements ont été exclusivement trouvés dans les sépultures d’individus adultes, suggérant que le perçage corporel constituait initialement une sorte de rite de passage, marquant probablement la fin de l’adolescence.

— © Baysal et al. / Antiquity 2024

« Les labrets sont également connus pour modifier la façon dont le porteur parle, mange et respire, de sorte que cette forme d’augmentation physique aurait potentiellement induit des changements physiques et sensoriels significatifs », spéculent-ils.

Des pratiques complexes

Globalement, Emma Baysal et ses collègues estiment que de telles découvertes illustrent les pratiques d’ornementation complexes des habitants de la colonie néolithique de Boncuklu Tarla, impliquant « des perles, des bracelets et des pendentifs », constituant une forme d’expression corporelle à la symbolique très développée.

« Elles montrent que les traditions qui font encore partie intégrante de nos vies aujourd’hui étaient déjà développées à l’époque où les premières communautés humaines ont commencé à fonder des établissements permanents en Asie occidentale », ajoute-t-elle.

Plus tôt ce mois-ci, une trésor archéologique inattendu avait été mis au jour sur un autre site néolithique turc : une miche de pain levé étonnamment bien conservée, façonnée il y a près de neuf millénaires.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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