Vous avez toujours souhaité profiter d’un potager, mais vous craignez de vous casser le dos à l’entretenir ? Vous espérez manger vos propres tomates et vos propres salades, mais désespérez de les faire pousser sans produit chimique ? Didier Helmstetter vous révèle qu’il est possible de concilier production responsable et activité physique minimum grâce à la phénoculture !
Un « Hakuna matata » agricole
Didier Helmstetter est un homme de la terre, un authentique descendant de paysans alsaciens a trouvé sa voie dans l’ingénierie agronomique. Il a toujours cultivé son potager à l’ancienne, se passant volontiers des engrais chimiques et travaillant le sol comme ses ancêtres avant lui. Les années passant, les tâches quotidiennes devenaient de plus en plus pénibles pour le maraîcher, à tel point qu’il finit par faire une crise cardiaque…
Rescapé de ce « coup de pouce du destin » comme il l’appelle, Didier Helmstetter se donne un objectif : « Travailler moins pour ramasser plus. » Une devise librement inspirée du slogan de Nicolas Sarkozy qu’il va expliciter dans son livre : Le Potager du Paresseux, un petit mode d’emploi pour les apprentis agriculteurs atteints de flemmardise aigüe. Plutôt que de revenir à l’ancienne méthode – travailler, ameublir, retourner la terre – il préconise l’application d’une bonne couche de foin à même la terre tout en traçant un sillon pour planter les graines : la magie de la phénoculture !
Le foin, un allié détonant
L’idée de recouvrir les sols et de les laisser au repos n’est pas une nouveauté en soit : la permaculture préconisait déjà cette méthode pour mieux respecter l’écosystème. À l’inverse de la permaculture, Didier Helmstetter n’a pas vocation à « changer » le monde au travers d’une méthode de production plus responsable et plus écologique. Il espère seulement faciliter la vie des jardiniers en « allégeant » leur charge de travail. Il les incite notamment à préférer le foin au compost, et abandonner la construction de carrés surélevés et de buttes en bois ayant « une faible rentabilité ».
« La permaculture est très intéressante, mais c’est une philosophie de vie globale d’harmonie avec la nature, un peu complexe et souvent dévoyée. »
Didier Helmstatter
La phénoculture repose sur un élément clé : le foin. Bien plus efficace que la paille selon l’agronome, il nourrirait la terre tout en aidant au développement des vers de terre. Il constituerait d’ailleurs une excellente alternative aux désherbants, puisqu’il bloque naturellement la croissance des mauvaises herbes en les privant de la lumière du jour, et aux arrosages automatiques, puisqu’il protégerait les sols des canicules et des précipitations sans que ses réserves d’eau n’en souffrent.
Mais Didier Helmstetter n’est pas homme à promettre la lune. Il reste est honnête avec ses lecteurs, et leur précise qu’il est impossible de transformer un potager à l’ancienne – « désert biologique matraqué par le bêchage » – en un potager pour paresseux par un simple claquement de doigts. Loin de les décourager, il leur divulgue les multiples façons d’adapter la phénoculture à chaque région de France : « Attention, dans le midi, il faudra peut-être arroser plus que dans le Nord. » Le Potager du Paresseux est un guide à destination de tous les – apprentis – jardiniers désireux d’entretenir leur potager à moindres frais environnementaux, et à moindres coûts physiques !
Par Matthieu Garcia, le
Source: We Demain
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